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Israel-Hamas : quelle différence y a t-il entre une trêve et un cessez-le-feu ?

La trêve entre le Hamas et Israël se poursuit avec un nouvel échange attendu d’otages et de prisonniers. [ REUTERS/Raneen Sawafta]

Depuis six jours, le Hamas et Israël ont déposé les armes pour une courte durée. Le Hamas parle plutôt de cessez-le-feu, alors qu'Israël emploie le mot de trêve, marquant des enjeux différents.

Depuis vendredi, le Hamas et Israël ont fait taire les armes au nom d’une trêve permettant notamment l’échange d’otages et de prisonniers. La trêve prendra fin jeudi, et sous-entend le retour du conflit. Une «trêve» et non un «cessez-le-feu», a appuyé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou qui marque une subtile différence entre les deux termes.

Qu'il s'agisse d’une trêve ou d’un cessez-le-feu, l'arrêt des hostilités est limité dans un temps et un espace donné. «Le caractère fragile du cessez-le-feu et de la trêve vient du fait qu’il n’y a aucune garantie», a expliqué Raoul Delcorde, ambassadeur (honoraire) de Belgique, professeur de sciences politiques à l'Université catholique de Louvain, à CNEWS. 

«Ce ne sont pas des synonymes de traité de paix», a appuyé le professeur. «Bien qu'il soit souhaitable qu'ils y aboutissent véritablement».

«trêve», pour ne pas dire «cessez-le-feu»

De véritables enjeux politiques découlent de l'emploi de ces termes. «Une trêve ou un cessez-le-feu est signé entre deux Etats. Le problème étant que le Hamas n’est absolument pas un Etat officiel», a mis en lumière le professeur. 

Le fait de reconnaitre une trêve ou un cessez-le-feu reviendrait au fait de reconnaitre le Hamas comme un Etat et de concevoir la possibilité d'un traité de paix entre les parties. «C'est une chose particulièrement difficile à digérer pour Israël qui a souhaité la mort définitive du Hamas», a confessé le professeur Raoul Delcorde. 

Israël a préféré parler de trêve pour accentuer le côté temporaire de la suspension des hostilités. «Le cessez-le-feu renvoie a quelque que chose de plus durable», a affirmé le professeur. «Cette trêve entre le Hamas et Israël ne dure que quelques jours pour des raisons purement humanitaires». 

La trêve, une cessation humanitaire

«Si vous permettez un cessez-le-feu, plus long et plus large géographiquement, vous permettez au Hamas de se reconstituer», a admis le professeur. 

C’est avant tout une stratégie politique et militaire. Ce moment de pause ne signifie absolument pas la fin du conflit, mais il permet néanmoins de rompre l’escalade de la violence. 

Aussi, la trêve ne repose sur aucun fondement juridique. Elle n’a pas de définition officielle dans le droit humanitaire international. Elle peut donc être rompue à tout moment. 

De nouveaux otages ont été libérés par le Hamas hier soir. En échange, Israël a libéré 30 Palestiniens emprisonnés, selon l'accord de trêve qui a été prolongé lundi de 48 heures.

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