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Pourquoi la production mondiale de vin est-elle en chute libre depuis 60 ans ?

En raison des aléas climatiques et du mildiou, la production de vin mondiale a atteint son plus bas niveau depuis 1961. [@Charly TRIBALLEAU/AFP]

La production de vin n'a jamais été aussi basse que depuis 1961, selon une étude de l’Organisation internationale de la vigne et du vin publiée ce mardi 7 novembre. En cause, les aléas climatiques et les maladies qui ravagent les vignobles ont provoqué une baisse de 7% de leur rendement.

Un cocktail détonnant. D’après l'Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), les changements de températures, les fortes pluies ou les maladies telles que le mildiou ont entraîné une baisse de la production des vignobles de 7%. Un chiffre qui n’avait pas été atteint depuis 1961 d’après cette étude publiée ce mardi 7 novembre et relayée par l’AFP.

Les experts ont assuré que le niveau des cuves devrait au total atteindre entre 241,7 et 246 millions d'hectolitres dans 29 pays représentant 94% de la production mondiale. D’après Inaki Garcia de Cortazar-Atauri, directeur d’unité à l'institut de recherche agronomique Inrae, il n’a pas été démontré que ces phénomènes sont liés au changement climatique, mais «on peut faire le constat qu'on a de plus en plus d'événements extrêmes récurrents» telles que les canicules ou les pluies diluviennes».

Des vendanges calamiteuses

Pour l’Italie - qui a été fortement impactée comme l’Espagne et la Grèce -, les fortes pluies sont également liées à l'artificialisation des sols. Viticultrice depuis plus de vingt ans à Loreto Aprutino dans le centre de l'Italie, Antonella di Tonno, 43 ans, n'a ainsi jamais vécu des vendanges aussi calamiteuses. Fin juin, «un violent orage de grêle s'est abattu sur un de nos vignobles de Montepulciano d'Abruzzo, de six hectares, détruisant en quelques minutes 60% de sa production», a-t-elle raconté à l'AFP.

Feuilles jaunies et desséchées, grappes de raisin couvertes de moisissure blanche, le mildiou a provoqué sur les terres de la propriétaire du domaine viticole de Talamonti, «une baisse de 25%» de sa production de «raisins rouges et blancs confondus, contre une moyenne de 40%», dans la région. «Il y a certainement des entreprises dans les Abruzzes et le sud de l'Italie qui risquent de ne pas survivre, les vignobles dans le nord ont mieux résisté aux ravages du changement climatique», a-t-elle indiqué.

La France redevient premier fournisseur

Alors que l’Italie dominait le classement depuis 2007 – sauf en 2011 et en 2014 -, la France est redevenue le premier fournisseur de vin au monde malgré une chute de 12% de sa production d’après l'OIV. Pas de quoi se vanter selon Joël Boueilh, le président des Vignerons coopérateurs de France. «J'ai plutôt envie d'avoir des vignerons qui produisent des vins qui se vendent bien», a-t-il déclaré en octobre dernier.

En effet, lorsque le Bordelais et la région du sud-ouest luttaient contre le mildiou, le Languedoc-Roussillon faisait face aux vagues de chaleur. Des volumes «particulièrement importants» sont en revanche attendus dans le Cognac, en Corse et en Champagne, assure l'OIV.

À l’échelle internationale, l'Australie (-24%), l'Argentine (-23%), le Chili (-20%) et l'Afrique du Sud (-10%) ont été particulièrement touchés. La baisse de la production n'est toutefois pas forcément une mauvaise nouvelle, relève l'OIV. «Avec une consommation mondiale en déclin et des stocks élevés dans de nombreuses régions du monde, cette faible production attendue pourrait rééquilibrer le marché mondial», a expliqué l'organisation.  

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