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Guerre en Ukraine : ce que l’on sait sur l’exercice de frappe nucléaire de la Russie

Le missile balistique à l'image, dénommé Sineva, a été déployé ce mercredi depuis un sous-marin situé en mer de Barents (Russie). [Russian Defence Ministry/Handout via REUTERS]

La Russie a procédé ce mercredi 25 octobre à des tirs de missiles balistiques dans le cadre d’une préparation à une «frappe nucléaire massive» de riposte. Cet exercice a eu lieu le même jour que la révocation de la ratification du Traité d'interdiction des essais nucléaires par la chambre haute du Parlement russe.

Les derniers essais d’une telle ampleur remontent à 1990 en URSS. Sous la supervision de son chef d’Etat Vladimir Poutine, la Russie a effectué ce mercredi des exercices militaires impliquant des tirs de missiles balistiques afin de se préparer en cas d’attaque nucléaire contre sa patrie.

«Sous la direction du commandant suprême des forces armées russes, Vladimir Poutine, un exercice d'entraînement a été mené (...). Des tirs d'entraînement de missiles balistiques et de croisière ont eu lieu», a confirmé le Kremlin.

Le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, a détaillé dans son rapport la raison de ces manœuvres, visant selon lui à simuler le «déclenchement d'une frappe nucléaire massive par les forces offensives stratégiques en réponse à une frappe nucléaire ennemie».

Deux missiles balistiques tirés par la Russie

Dans le détail, un missile balistique intercontinental Lars a été tiré à partir d’un cosmodrome de Plessetsk dans le nord-ouest du pays, alors qu’un second dénommé Sineva a été déployé depuis un sous-marin situé en mer de Barents.

Des avions à long rayon d'action Tu-95MS, déjà utilisés sur le front ukrainien, ont également procédé à des tirs de missiles de croisière, dont la portée est moindre.

Des images de ces tirs ont été diffusées par le ministère russe de la Défense et relayées sur les réseaux sociaux, comme en témoigne cette vidéo sur X.

La doctrine nucléaire russe a pourtant toujours été claire : prévoir un recours à l’arme atomique «strictement défensif» en cas d'attaque de la Russie avec des armes de destruction massive ou en cas d'agression avec des armes conventionnelles «menaçant l'existence même de l'Etat».

Un traité d’interdiction des essais nucléaires abandonné le même jour

Cette salve d’exercices a eu lieu le même jour que la révocation de la ratification du Traité d'interdiction des essais nucléaires (TICEN) par la chambre haute du Parlement russe, aussi connu pour être le Conseil de la Fédération.

Les sénateurs ont voté le texte à l'unanimité par 156 voix, avant une promulgation par Vladimir Poutine attendue dans les prochains jours.

D’après le Kremlin, l'abandon de ce traité vise à «rétablir la parité» stratégique avec les Etats-Unis puisque ces derniers ne l'ont jamais ratifié. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a assuré mercredi que son pays ne parlerait de contrôle des armes nucléaires que lorsque Washington, le principal soutien militaire et financier de l'Ukraine, cesserait d'être «hostile» à Moscou.

La crainte d’une intensification de la course à l’armement

Cette révocation du traité laisse planer la crainte d’une intensification de la course à l’armement. La Russie n’avait pas procédé à de tels essais depuis 1990, soit avant la dislocation de l’URSS, alors que le dernier essai de cette ampleur aux Etats-Unis remonte à 1992.

Ces dernières années, la Russie a déjà abandonné plusieurs traités de désarmement nucléaire, dont l'important accord New Start avec les Etats-Unis. Elle a aussi déployé à l'été 2023 des armes nucléaires tactiques, moins puissantes que les ogives des vecteurs stratégiques, chez son plus proche allié le Bélarus.

Vladimir Poutine s’est également réjoui ces dernières années des nouveaux armements russes en la matière, capables selon ses dires de percer les boucliers antimissiles existants. Il a ajouté que les essais concernant deux d’entre eux, le Bourevestink et le Sarmat, étaient sur le point d’aboutir.

Pour rappel, la Russie et les Etats-Unis détiennent à eux deux près de 90% de toutes les armes nucléaires présentes sur la planète.

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