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Londres : une femme jugée pour l'excision d'une fillette de 3 ans au Kenya

Selon l'accusation, Amina Noor s'était rendue au Kenya avec la petite fille en 2006 et l'avait emmenée dans une maison où l'enfant a subi des mutilations génitales féminines. [Niklas HALLE'N / AFP]

Une femme de 39 ans est jugée ce mercredi 18 octobre dans le cadre d’une enquête portant sur l’excision d’une fillette britannique de 3 ans survenue en 2006 au Kenya.

Amina Noor, 39 ans, soupçonnée d’être impliquée dans l’excision d’une petite fille britannique de 3 ans au Kenya en 2006, comparaît ce mercredi 18 octobre devant la cour de l'Old Bailey à Londres. Elle encourt une peine maximale de quatorze ans de prison.

Elle est plus précisément accusée d’avoir aidé une personne ne résidant pas au Royaume-Uni à mutiler les organes génitaux de la fillette à l'étranger. Selon l'accusation, Amina Noor s'était rendue au Kenya avec la petite fille en 2006 et l'avait emmenée dans une maison où l'enfant a subi une excision.

La victime s'est confiée à sa professeure

Après des années de secret, c’est à l’âge de 16 ans que la victime - désormais âgée de 21 ans - s’était confié à sa professeure d’anglais sur son excision. Ces révélations ont mené à un examen médical effectué en 2019, qui a établi que la jeune fille a bien subi une ablation du clitoris.

De son côté, la prévenue nie son implication dans la mutilation sexuelle de la fillette, se disant «choquée» par cette découverte. 

Selon sa version donnée au début de l’enquête, elle se serait rendue dans une «clinique» avec la petite fille, mais affirme être restée à la porte pendant une intervention qu'elle pensait ne consister qu'en une injection. Pourtant la petite fille avait pleuré toute la nuit, se plaignant de douleurs.

Au moins 200 millions de cas d'excision

De côté de l’accusation, cette version ne tient pas. Celle-ci affirme que la procédure a non seulement été menée sur la fillette, mais que «la prévenue a discuté précisément le type» de mutilations génitales féminines «avant d'emmener la fillette à la clinique», a déclaré la procureure Deanna Heer.

Les mutilations génitales féminines (MGF) sont une pratique courante dans certaines régions d'Afrique, du Moyen-Orient et d'Asie, qui consiste à enlever partiellement ou totalement le clitoris et les lèvres vaginales d'une jeune fille.

En Angleterre, les mutilations génitales féminines sont illégales depuis 1985. La loi a été étendue en 2003 aux Britanniques et aux résidents permanents qui pratiquent ces mutilations ou cherchent à les faire pratiquer à l'étranger.

Les Nations unies estiment qu'au moins 200 millions de filles et de femmes ont déjà subi une mutilation génitale. 31 pays à travers l'Afrique, le Moyen-Orient ou l'Asie sont concernés, même si l'ampleur exacte du problème reste difficile à mesurer.

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