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Hygiène : pourquoi achète-t-on plus de déodorants en Europe qu'en Asie?

Un déodorant sur deux est acheté en Europe. Les Français, leaders européens, en utilisent près de 120 millions chaque année. [©Ana ESSENTIELS/Unsplash]

Alors que le premier marché mondial de la cosmétique est l'Asie de l'Est, il peut s'avérer pour les étrangers plus compliqué qu'il n'y paraît de trouver leur marque de déodorant préférée. Comment s'explique cette différence d'approvisionnements?

Si l'Europe pèse pour moitié dans le marché mondial des déodorants, il semble que ces produits se vendent beaucoup moins en Asie orientale. En fait, l’odeur que dégagent nos aisselles dépend d’un gène particulier, appelé ABCC11; en transpirant, ceux qui le possèdent répandent ainsi une odeur désagréable. Or, on estime que seulement 3% des Européens et des Africains ne le possèderaient pas, contre 80 à 95% des habitants d'Asie de l'Est. Pour cette tranche de la population, il est donc logique que l'utilisation de déodorant soit moins quotidienne que ponctuelle. 

Le gène ABCC11 est d'ailleurs récessif, ce qui signifie que seuls les individus l'ayant reçu de chacun de leurs parents pourront l'exprimer. Par ailleurs, ce gène influence la qualité du cérumen. Quand les individus possédant le gène ABCC11 ont une cire d'oreille humide, ceux dépourvus du gène ont un cérumen sec. 

le parfum dans la tradition japonaise

Si le rapport du Japon à l'eau de toilette évolue beaucoup depuis quelques années, porter du déodorant ou du parfum est, traditionnellement, vu comme une astuce pour camoufler son manque d'hygiène. Il faut dire que le pays n'a pas le même rapport au parfum que la France, par exemple, où l'on s’inondait déjà de fragrances à la cour de Louis XIV, faute de se laver régulièrement.

Jugé trop entêtant, le parfum ferait tourner les têtes, mais surtout les mœurs dans une société de groupe où il est assez mal vu de se faire remarquer. «Quelqu’un dont on sent l’odeur dans le métro, c'est mal vu (...). On n’entre pas dans la sphère privée d’autrui sans y être invité», explique le sociologue Jean-Marie Bouissou, auteur d’Esthétiques du quotidien au Japon. 

Au pays du soleil levant, le chef sushi, ou «itamae», prépare de tels mets d'exception qu'il est par exemple inconvenant d'y goûter en étant parfumé. Cette «nuisance olfactive» a un nom: le «Kôsui Kôgai», ou littéralement «pollution au parfum». 

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