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Peine de mort : record d'exécutions, progression de l'abolition... Ce qu'il faut retenir du dernier rapport d'Amnesty

L'ONG Amnesty International se félicite que six pays soient devenus abolitionnistes en 2022. [ISAAC LAWRENCE / AFP]

Dans son dernier rapport sur la peine de mort, l'ONG Amnesty International dresse un bilan contrasté, entre un nombre d'exécutions record en 2022 et une progression de l'abolition.

exécutions : un record depuis 2017

833 personnes ont été exécutées en 2022 dans 20 pays, un niveau record depuis 2017, révèle Amnesty International dans son rapport annuel sur la peine de mort.

«Le nombre d’exécutions enregistrées en 2022 a atteint son plus haut niveau depuis cinq ans, les principaux pays à l’origine de ce record, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, s’étant livrés à une frénésie meurtrière», pointe l'ONG.

«Cette montée en flèche des exécutions, qui ne prend pas en compte les milliers d’autres qui ont probablement encore eu lieu en Chine l’an dernier, est due surtout à des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, où les chiffres enregistrés sont passés de 520 en 2021 à 825 en 2022», note Amnesty International. 

Le rapport souligne que le nombre total d'exécutions dans le monde en 2022 était en réalité «nettement plus élevé», car «le secret entourant le recours à la peine de mort empêchait toujours de l’évaluer précisément dans plusieurs pays, tels que la Chine, la Corée du Nord et le Vietnam».

L'Iran, l'Arabie Saoudite et l'Egypte pointés du doigt

90% des exécutions recensées dans le monde (en dehors de la Chine) ont été réalisées par seulement trois pays : l’Iran (576 morts), l’Arabie Saoudite (196) et l’Egypte (24). Ces trois pays ont pour point commun d'«utiliser la peine de mort comme un instrument de répression pour étouffer les mouvements de contestation, et pour instaurer la terreur», dénonce Amnesty.

Cette méthode de répression est particulièrement utilisée en Iran pour mater le mouvement de protestation déclenché par la mort de la jeune Mahsa Amini en septembre 2022. Selon l'ONU, au moins 209 personnes ont été mises à mort depuis le 1er janvier dans le pays - des chiffres alarmants qui ne seront pris en compte que dans le prochain rapport d'Amnesty.

L’Arabie saoudite, quant à elle, a vu le nombre des exécutions tripler entre 2021 et 2022. «Nous avons enregistré 196 exécutions, soit le nombre le plus élevé depuis 30 ans. En un seul jour, en mars 2022, les autorités saoudiennes ont procédé à l'exécution massive de 81 personnes», relève l'ONG. Dans la monarchie du Golfe, 85% des détenus exécutés étaient condamnés pour des infractions liées au «terrorisme».

Enfin, l'Egypte du maréchal al-Sissi, si elle n'a exécuté «que» 24 personnes en 2022, contre 83 en 2021, «reste l'un des principaux exécuteurs au monde», selon Amnesty.

l'abolition progresse dans le monde

«Malgré ce contexte peu réjouissant, la peine de mort a continué de reculer dans le monde en 2022», se félicite l'organisation. Six pays ont ainsi aboli, entièrement ou partiellement, la peine de mort au cours de l’année 2022 en Afrique, en Asie centrale et en Océanie.  

Dans le détail, le Kazakhstan, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, la Sierra Leone et la République centrafricaine ont aboli la peine de mort pour tous les crimes, tandis que la Guinée équatoriale et la Zambie l’ont supprimée uniquement pour les crimes de droit commun.

Au total, 112 pays ont aboli la peine de mort pour tous les crimes, et neuf uniquement pour les crimes de droit commun. Selon Amnesty, sur 193 pays membres de l'ONU, «144 pays sont abolitionnistes en droit ou en pratique».

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