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Haut-Karabakh : Catherine Colonna en Arménie et en Azerbaïdjan pour tenter d'apaiser les tensions

Catherine Colonna milite pour «la réouverture immédiate du corridor de Latchine», qui relie l'Arménie au Haut-Karabakh. [JUNG YEON-JE/Pool via REUTERS]

La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna se rend cette semaine en Azerbaïdjan et en Arménie, au moment où de fortes tensions entre les deux pays font redouter un nouveau conflit dans cette région au sud de la Russie.

La crainte d'un nouveau conflit au Haut-Karabakh. Ce mercredi, la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna effectue un déplacement en Azerbaïdjan et en Arménie, deux pays qui continuent de se déchirer autour de cette région montagneuse située au sud de la Russie.

Majoritairement peuplé d'Arméniens, le Haut-Karabakh ou (Nagorny Karabakh) a fait sécession de l'Azerbaïdjan à l'effondrement de l'Union soviétique. Si l'Arménie avait remporté une première guerre en 1994, l'Azerbaïdjan gagne la seconde en 2020, conquérant 75% des territoires jadis contrôlés par l'Arménie. Le cessez-le-feu parrainé par la Russie n'a toutefois pas abouti à un traité de paix et la situation reste extrêmement tendue. 

Dimanche 23 avril, l'Azerbaïdjan a installé un checkpoint à l'entrée du corridor de Latchine, seul axe routier reliant l'Arménie au Haut Karabakh (voir tweet ci-dessous). Une décision que Paris a «déplorée», soulignant que celle-ci «contrevient aux engagements pris dans le cadre des accords de cessez-le-feu et porte préjudice au processus de négociation».

la france veut la «réouverture immédiate du corridor de Latchine»

«Auprès des deux pays, je marquerai notre détermination à travailler pour la stabilité de la région, la réouverture immédiate du corridor de Latchine, conformément à la décision de la Cour internationale de justice, et le rétablissement des conditions d'une reprise des négociations» pour un traité de paix, a déclaré Catherine Colonna auprès de l'AFP.

En outre, la France a «la capacité et la responsabilité de jouer un rôle de premier plan pour contribuer à établir une paix juste et durable», dit-elle, rappelant qu'elle dispose d'un «mandat international, en tant que Coprésident du Groupe de Minsk de l'OSCE, tout comme la Russie et les Etats-Unis, pour parvenir à une solution pacifique».

Catherine Colonna arrivera mercredi en Azerbaïdjan avant de se rendre en Arménie jeudi. Elle achèvera sa tournée vendredi en Géorgie, pays qui comme l'Ukraine et la Moldavie a demandé son adhésion à l'Union européenne peu après l'invasion russe. La tâche est délicate pour la ministre française, qui fait face à une myriade d'acteurs internationaux (Russie, Turquie, Iran...) qui ont chacun leurs intérêts dans la région du Caucase.

«soutien résolu» à l'arménie

Pour Bakou, la France – et sa forte diaspora arménienne – n'est pas un médiateur neutre dans le conflit. Le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères a récemment vertement critiqué Paris, l'exhortant «à s'abstenir» de faire des déclarations de soutien à l'Arménie.

Lundi, Emmanuel Macron a témoigné «du soutien résolu et durable de la France à l'Arménie», à l'occasion du 108e anniversaire du génocide arménien de 1915.

Mais Paris ne peut ignorer les revendications de l'Azerbaïdjan, puissance économique régionale et partenaire énergétique de l'Union européenne. En juillet dernier, lors de la signature, à Bakou, d'un accord pour doubler les livraisons annuelles de gaz à l'UE, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait loué «un partenaire fiable» disposant d'un «énorme potentiel d'énergie renouvelable».

La semaine dernière, le premier ministre arménien Nikol Pachinian a souligné qu'un traité de paix «deviendra réalité si les deux parties reconnaissent (...) sans ambiguïté, ni piège, l'intégrité territoriale de l'un et de l'autre et s'entendent pour ne pas avoir à l'avenir de prétentions territoriales». En signe de bonne volonté, Erevan confirmait reconnaître «entièrement l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan» tout en attendant que Bakou «fasse de même».

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