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Kazakhstan : 150.000 habitants vivent sans électricité par -30°C

Le gouvernement a été obligé d'intervenir. [HANDOUT / KAZAKHSTAN'S GOVERNMENT PRESS SERVICE / AFP]

Une ville du Kazakhstan a vécu durant plusieurs jours sans électricité avec des températures atteignant -30°C. Une situation liée à l'état des centrales énergétiques du pays, qui sont anciennes et mal entretenues.

Au Kazakhstan, le calvaire d'une ville restée sans chauffage pendant plus d'une semaine par des températures qui sont descendues jusqu'à -30° C a suscité une vague de colère et souligné l'état déplorable des infrastructures énergétiques datant de l'époque soviétique. Pour les 150.000 habitants de la commune d’Ekibastouz, la situation a longtemps été invivable.

Une révolte populaire

Les images diffusées par les médias kazakhs montraient des stalactites se formant dans des appartements, tandis que des habitants transis brûlaient ce qu'ils trouvaient dans la rue pour se réchauffer par un froid polaire. Des équipes d'ouvriers s'efforçaient jour et nuit de réparer les canalisations ayant explosé sous l'effet du gel, réchauffant des jerricans à l'aide de chalumeaux pour empêcher leur contenu de geler, alors que plusieurs régions du pays ont envoyé des radiateurs et couvertures pour la population.

Si la situation s'améliore peu à peu, le calvaire d'Ekibastouz, qui a été pendant la terreur stalinienne un immense camp de travail où a notamment été enfermé le célèbre écrivain et dissident soviétique Alexandre Soljenitsyne, a suscité une colère nationale. De nombreuses célébrités locales ont fait entendre leur voix, qui sont parvenues jusqu’au président, Kassym-Jomart Tokaïev. Face à cette situation sans précédent, le chef d’État a limogé le gouverneur local et dépêché plusieurs hauts responsables sur place.

Un système énergétique datant de l'URSS

Cet incident n’est pas une première dans la région, où les centrales énergétiques sont très anciennes. Hérité de l’Union soviétique, le système énergétique est celui de l’époque de Nikita Khrouchtchev à la tête de l’URSS, il y a plus de... 60 ans. Selon Jakyp Khaïrouchev, ingénieur local en électricité, «plus de 1.000 arrêts d'urgence de centrales thermiques ont eu lieu en 2022, soit près de 75.000 heures».

Afin de réagir face à une consommation énergétique très élevée, notamment liée au minage de cryptomonnaies, le président pourrait envisager la nationalisation de certains actifs : en 2022, 22 des 37 centrales thermiques du Kazakhstan appartiennent à des entreprises privées.

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