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Mort d'Elizabeth II : quel avenir pour la monarchie ?

Malgré une grogne grandissante de la population britannique à l’encontre du régime actuel, combinée aux diverses crises successives, la monarchie a tenu bon. [LEON NEAL / AFP]

Avec le décès annoncé ce jeudi 8 septembre de la reine Elizabeth II, l’avenir du régime monarchique britannique est remis en question. S'il devrait perdurer malgré une légère opposition dans le pays, l’affiliation des pays du Commonwealth est, elle, plus sérieusement remise en cause.

La monarchie résistera-t-elle au décès d’Elizabeth II ? C’est la question que se posent bon nombre d’observateurs au lendemain du décès de la reine d’Angleterre, qui a régné plus de soixante-dix ans, ce qui constitue un record dans l'histoire de la monarchie britannique.

Un sondage réalisé par le centre de réflexion British Future et relayé par The Guardian en mai dernier a permis de prendre la température dans le pays à ce sujet. Selon l’étude, 58 % des sondés ont déclaré vouloir maintenir la monarchie en cas de décès d’Elizabeth II, contre 27 % des personnes interrogées en faveur de son abolition. Toutefois, ce dernier avis était plus tranché chez les jeunes, les minorités ethniques et les Ecossais, avec respectivement 40 %, 37 % et 45 % d’opinions défavorables sur la monarchie.

Malgré une grogne grandissante de la population britannique à l’encontre du régime actuel, combinée aux diverses crises successives, la monarchie a tenu bon dans la difficulté. «Malgré la pandémie, la guerre en Ukraine, la crise économique, le Brexit, les scandales du “Megxit“ et du prince Andrew, la royauté est restée au-dessus de la mêlée. Elle est le dernier recours moral. Pendant la pandémie, en deux discours, Elizabeth II a réconforté le moral du pays qui était au plus bas. Il n’y a pas d’inquiétude à avoir sur la survie de l’institution», a assuré Marc Roche, biographe royal installé à Londres depuis 1985, dans une interview donnée au magazine suisse L’illustré.

L’avenir des pays du Commonwealth en question

Si la survie de la monarchie britannique semble être acquise, celle de l’influence sur les pays du Commonwealth est moins évidente. En Jamaïque, le débat fait rage depuis une décennie. En novembre dernier, l’île de la Barbade a même rompu le lien avec la monarchie britannique. En Irlande du Nord et en Ecosse, la poussée des nationalistes laisse également présager d’une potentielle implosion du Royaume-Uni.

Chez les principaux pays membres du Commonwealth, le sujet de l’indépendance vis-à-vis de la couronne britannique devrait revenir sur la table après le décès d’Elizabeth II. «La question se posera certainement pour le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. En Nouvelle-Zélande, par exemple, la Première ministre Jacinda Ardern est une républicaine et elle a déjà exprimé que la question du passage à la république ne se poserait pas du vivant de la reine», a analysé l’historien Philippe Chassaigne pour Ouest-France. Une manière habile pour cette dernière de dire que le débat sera relancé avec la mort de la reine Elizabeth II.

Concernant le Canada, un sondage réalisé par l’institut Angus Reid en avril 2022 révélait que 71 % des Québécois interrogés souhaitaient se débarrasser de la monarchie britannique dans leur pays et que 51 % des Canadiens sondés partageaient cet avis.

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