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L’euro atteint son plus bas niveau par rapport au dollar depuis près de 20 ans

L’euro a sombré pour atteindre un record vieux de 2002 établissant la devise à 1,0187 dollar. [Philippe HUGUEN / AFP]

Sur fond de guerre en Ukraine et de hausse des prix de l’énergie, l'euro a reculé ce mardi 5 juillet à 1,0187 dollar, un niveau qui n’avait plus été atteint depuis près de deux décennies.

La dégringolade de l’euro sur les marchés mondiaux dure et elle devrait encore perdurer. Sur la pente descendante depuis plusieurs mois avec la guerre en Ukraine, l’euro a sombré ce mardi en début d’après-midi pour atteindre un record vieux de 2002 établissant la devise à 1,0187 dollar.

Une situation qui s’explique «sous l'effet cumulé de craintes de récession en Europe et de turbulences financières alimentées par une nouvelle flambée des prix de l'énergie dans la région (notamment les prix du gaz et de l'électricité)», selon Guillaume Dejean, analyste chez Western Union.

Cette crise devrait perdurer si la Russie maintient ses sanctions économiques à l’égard des pays européens. «Si la Russie ne relance pas ses exportations, il est probable que l'UE soit en manque de gaz à la fin de l'hiver. Le pic des prix du gaz et l'incertitude sur le marché de l'énergie sont les principales raisons pour lesquelles nous nous attendons à une récession en zone euro à partir de l'automne 2022 et jusqu'à mi-2023, et pas une simple stagflation (terme désignant une situation de cumul d’une croissance économique faible ou nul avec une forte inflation)», a détaillé Holger Schmeidling, analyste au sein de la banque d’investissement Berenberg.

Une dépréciation de l’euro corrélée à l’inflation

Conséquence, l’euro est «impossible à acheter», selon Kit Juckes, analyste chez Société Générale, qui considère que la devise «est tellement peu attractive que même une crise politique majeure ne permet pas à l'euro de remonter face à la livre !». En effet, la livre a pris 0,44% à 85,57 pence pour un euro malgré la crise politique traversée dans le pays avec les démissions de plusieurs membres du gouvernement britannique. «Il est logique que le dollar américain soit le grand vainqueur de cette situation», a conclu Ulrich Leuchtmann, analyste chez Commerzbank.

Cette situation devrait creuser davantage l’inflation grandissante touchant déjà la France. En effet, d’après la recherche économique du groupe Allianz, cité par Le Monde, «la dépréciation de 7 % de l’euro intervenue depuis le début de l’année peut se traduire au bout d’un an par 0,8 point d’inflation supplémentaire».

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