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Annulation du vol de migrants vers le Rwanda, le processus «toujours engagé»

Des manifestants se regroupent devant le ministère de l'intérieur à Londres contre l'expulsion de migrants clandestins vers le Rwanda. [NIKLAS HALLE'N / AFP]

Alors que Londres devait procéder mardi aux premières expulsions de migrants clandestins vers le Rwanda, le vol a finalement été annulé après des recours de dernière minute. Le Rwanda assure resté «engagé» dans ce partenariat ce mercredi 15 juin.

Le gouvernement rwandais a affirmé ce mercredi 15 juin qu'il n'était «pas découragé» par l'annulation d'un vol censé expulser des migrants du Royaume-Uni vers le Rwanda la veille en raison de recours judiciaires, et qu'il restait «engagé» dans ce partenariat.

Un processus toujours engagé

Pourtant, l'avion qui devait transporter mardi soir des migrants du Royaume-Uni vers Kigali, capitale du Rwanda, un projet du gouvernement britannique pour décourager l'immigration illégale, n'a pas décollé mardi soir après des recours de dernière minute.

Expliquant ne «pas être découragée par ces développements», la porte-parole du gouvernement, Yolande Makolo, a expliqué que le Rwanda se tenait «prêt à accueillir les migrants lorsqu'ils arriveront et à leur offrir sécurité et opportunités dans notre pays».

Pour elle, «la situation actuelle, dans laquelle des personnes effectuent des voyages dangereux, ne peut plus durer, car elle cause des souffrances indicibles à tant de personnes». Reste à savoir si la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) décide de changer au sujet de ce projet très controversé.

«Personne ne part au Rwanda»

«Dernier billet annulé. PERSONNE NE PART AU RWANDA», avait tweeté mardi soir l'association d'aide de soutien aux réfugiés Care4Calais. Des sources gouvernementales ont confirmé à l'agence de presse britannique PA que le vol était annulé en raison des interventions de dernière minute de la Cour européenne des droits de l'Homme.

Depuis le Brexit, le gouvernement de Boris Johnson avait promis à la population de contrôler l'arrivée massive de migrants sur le territoire national, ce qu'il a beaucoup de mal à faire.

Il tente donc à travers cette mesure très controversée de dissuader un peu plus encore la traversée de la Manche par les migrants souhaitant rejoindre le Royaume-Uni. Boris Johnson avait fait de la lutte contre l'immigration sa priorité numéro 1 depuis l'adoption définitive du Brexit le 1er février 2020. 

Pourtant, l'immigration ne cesse d'augmenter ces dernières années, atteignant même un nouveau record en 2021, avec 28.000 migrants ayant effectué cette traversée. 

Cette politique d'expulsion ressemble à s'y méprendre à l'accord signé entre l'Australie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée, accord qui stipulait que l'Australie envoyait ses demandeurs d'asile dans un camp de rétention sur l'île de Manus.

Au Royaume-Uni, le projet de loi a été approuvé par la justice britannique malgré les multiples recours de dernières minutes formulés notamment par des associations s'opposant à l'expulsion de ces migrants.

Le premier vol qui devait décoller ce soir avait été cependant amputé de l'immense majorité des passagers initialement prévus, et ce, à cause de divers recours individuels déposés devant les tribunaux britanniques. En effet, de 31, le nombre de passagers avait été réduit à seulement 7 personnes, selon l'association Care4Calais, qui avait précisé également la nationalité des passagers initialement prévus qui étaient, selon elle, des Iraniens, Irakiens, Albanais ainsi qu'un Syrien. 

La cheffe de la diplomatie Liz Truss avait affirmé sur Sky News qu'«il y aura des personnes sur ces vols, et si elles ne sont pas sur ces vols elles seront sur les suivants», «ce qui importe c'est d'établir le principe» et de «briser le modèle économique de ces gens épouvantables, ces trafiquants qui font commerce de la détresse».

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