En direct
A suivre

Facebook ferme une usine à trolls au Nicaragua

937 comptes Facebook, 363 comptes Instagram, 140 pages Facebook et 24 groupes du réseau social ont été supprimés au total. 937 comptes Facebook, 363 comptes Instagram, 140 pages Facebook et 24 groupes du réseau social ont été supprimés au total. [Kirill KUDRYAVTSEV / AFP]

A une semaine de l'élection présidentielle au Nicaragua, Meta, la maison-mère de Facebook, a annoncé lundi avoir détecté et éliminé un millier de comptes Facebook et Instagram gérés par une «usine à trolls» du gouvernement nicaraguayen.

«C'était réellement une opération du gouvernement local. L'usine à trolls était constituée de plusieurs groupes qui étaient administrés par de multiples entités gouvernementales», a déclaré à l'Agence France-Presse le responsable mondial de la sécurité de Meta contre les opérations d'influence, Ben Nimmo.

«L'usine à trolls» était en service depuis avril 2018, période où la répression des manifestations d'opposants qui réclamaient la démission du président Daniel Ortega a fait au moins 300 morts. 

En octobre, 937 comptes Facebook, 363 comptes Instagram, 140 pages Facebook et 24 groupes du réseau social ont été supprimés au total. Des comptes gérés par le gouvernement nicaraguayen ou par le parti au pouvoir depuis 2007, le Front sandiniste de libération nationale (FSLN, ex-guérilla marxiste).

Des ramifications du réseau principal

Dimanche, le président Daniel Ortega devrait briguer un quatrième mandat consécutif. Depuis le mois de juin, sept de ses adversaires potentiels pour l'élection présidentielle, ainsi qu'une quarantaine d'opposants, ont été arrêtés, emprisonnés ou assignés à résidence.

Selon Ben Nimmo, l'«usine à trolls» était essentiellement gérée par des êtres humains, pour la plupart des employés de l'Institut nicaraguayen des Postes et télécommunications (Telcor) qui travaillaient depuis les locaux du siège de l'entreprise publique à Managua. Les locaux de la Cour Suprême et de l'Institut de sécurité sociale ont également été utilisés pour ces opérations. Tous «ces groupes étaient connectés techniquement à l'opération principale, ce n'étaient donc pas des efforts séparés, c'étaient des ramifications du réseau principal», a-t-il indiqué. 

«Des messages favorables au gouvernement et contre l'opposition»

Selon le responsable de Meta, «l'usine à trolls a créé ou inventé de prétendus moyens de communication sur des sites comme Blogspot et WordPress, et les diffusait via des comptes Twitter, YouTube, Telegram et TikTok, ainsi que Facebook et Instagram».

«Le but était d'inonder les conversations en ligne au Nicaragua avec des messages favorables au gouvernement et contre l'opposition», a précisé Ben Nimmo.

«Nous éliminons ces réseaux au vu de leur comportement sur notre plate-forme, non en fonction de ceux qui agissent sous couvert de ces réseaux ou du contenu publié. Nous nous basons sur le comportement et l'usage de faux comptes», a-t-il souligné.

L'«usine à trolls» du gouvernement nicaraguayen fonctionnait du lundi au vendredi, de 9h à 17h, en respectant une pause déjeuner. Sa production baissait significativement durant les week-ends.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités