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Nicaragua : dissolution de 24 ONG qui avaient critiqué le gouvernement

Le Parlement du Nicaragua a voté sur la dissolution d'associations qui travaillent dans le domaine médical. Le Parlement du Nicaragua a voté sur la dissolution d'associations qui travaillent dans le domaine médical. [STR / AFP]

Le Parlement du Nicaragua a dissous 24 organisations non-gouvernementales mercredi 28 juillet, leur retirant ainsi leur statut juridique. Ces ONG accusent le gouvernement de représailles à cause des critiques qu’elles ont formulées sur sa gestion de la crise sanitaire.

Cette décision, qui avait été appuyée par le ministre de l’Intérieur, a été approuvée à 70 voix contre 16 par les députés. Ils affirment qu’il ne s’agit en aucun cas de représailles ou d’acharnement contre ces organisations, mais «simplement d’appliquer la législation». Le Parlement accuse ces organisations d’avoir «dormi du sommeil du juste sans remplir les exigences légales» pour continuer leurs activités.

Selon le Havana Times, le Parlement accuse notamment les associations de travailler alors que les mandats de leurs conseils d’administrations sont expirés, et de ne pas présenter des rapports détaillés sur leurs situations financières depuis «de nombreuses années».

Parmi elles figurent l’association nicaraguayenne de pneumologie, l’association de diabétologie, l’association des maladies infectieuses ou encore l’association d’anesthésiologie. Pour certains professionnels de santé, cette mesure est une tentative du gouvernement de «réduire au silence les signalements (par des spécialistes) de la mauvaise gestion de la pandémie et de la santé».

Répression contre l'opposition

Le pays d’Amérique centrale comptabilise 194 décès depuis le début de la pandémie et plus de 9.500 cas de contaminations. Des chiffres remis en question par certains médecins et organisations. Le gouvernement a refusé de prendre la pandémie au sérieux, le ministère de la Santé allant même jusqu'à limoger 16 médecins l'année dernière car ils réclamaient plus de moyens pour prendre en charge les patients atteints du virus

En 2018, le Parlement avait déjà retiré le statut juridique de dix associations après des manifestations antigouvernementales, les accusant de promouvoir des activités «terroristes» et «putschistes». Le président Daniel Ortega avait aussi ordonné la répression des manifestants, faisant ainsi plus de 300 morts et contraignant des milliers de citoyens à l'exil.  

À l’approche de la prochaine élection présidentielle, qui aura lieu en novembre, la répression contre les opposants politiques s'accentue encore. La police nicaraguayenne a déjà arrêté une trentaine d’opposants, dont sept candidats à la présidence. 

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