La situation est confuse en Guinée ce dimanche après-midi. Les forces spéciales guinéennes, une unité d'élite de l'armée, ont annoncé, vidéo à l'appui, avoir capturé le président Alpha Condé. Une attaque que le ministère de la Défense a affirmé, un peu plus tard ce dimanche, avoir repoussée.
Le ministère de la Défense a indiqué dans un communiqué que «les insurgés (avaient) semé la peur» à Conakry avant de prendre la direction du palais présidentiel, mais que «la garde présidentielle, appuyée par les forces de défense et de sécurité, loyalistes et républicaines, ont contenu la menace et repoussé le groupe d'assaillants».
Pourtant, les tirs retentissent depuis 8h ce matin dans le quartier du palais présidentiel de Conakry, la capitale guinéenne, et une vidéo du chef d'Etat, retenu par les forces spéciales, a même été diffusée. Dans l'enregistrement, les putschistes lui demandent s'il a été maltraité, et Alpha Condé, en jeans et chemise froissée dans un canapé, refuse de leur répondre.
Le président Alpha Condé est apparu, captif et l'air sonné, dans une vidéo des forces spéciales diffusée dimanche. ©MILITARY SOURCE / AFP
«Nous avons décidé après avoir pris le président, qui est actuellement avec nous (...), de dissoudre la Constitution en vigueur, de dissoudre les institutions ; nous avons décidé aussi de dissoudre le gouvernement et la fermeture des frontières terrestres et aériennes», a dit le chef des forces spéciales, le lieutenant-colonel Malinké Mamady Doumbouya, au côté de putschistes en uniforme et en armes, dans une vidéo adressée à un correspondant de l'AFP.
Dénonçant la «gabegie», le lieutenant-colonel Doumbouya, drapé dans un drapeau guinéen, a ensuite réitéré cette déclaration à la télévision nationale peu après 14H00 GMT, interrompant les programmes habituels.