La chasse aux débris spatiaux est lancée. L’Agence spatiale européenne et la start-up suisse ClearSpace ont signé un contrat mardi pour lancer la première poubelle de l’espace, aux alentours de 2025.
Celui-ci s’inscrit dans l’objectif de nettoyer l’orbite terrestre des innombrables débris qui y gravitent. Les agences internationales estiment qu’il y en aurait plus de 30.000 faisant plus de 10 cm, mais surtout 90.000 de 10 à 1 cm, et jusqu’à 128 millions plus petit qu’un centimètre. Or, compte tenu de la vitesse à laquelle ils se déplacent (jusqu’à 28.000 km/h), chacun d’entre eux peut causer de gros dégâts sur les satellites, voire même la Station spatiale internationale.
La «dépollution» de l’espace devient donc un nouveau marché, sur lequel l’Europe se positionne déjà. Avec le contrat de 86 millions d’euros qui vient d’être signé, le satellite nettoyeur ClearSpace-1 va être créé et lancé à plus de 600 kilomètres d’altitude en 2025. Il aura comme cible Vespa, un morceau de 112 kilos provenant de la fusée Vega, qui erre en orbite depuis 2013.
ESA has signed an €86 million contract with an industrial team led by Swiss startup @ClearspaceToday to purchase a unique service: the first removal of an item of space debris from orbit https://t.co/DyOlcmpzgn #SpaceDebris #SpaceCare pic.twitter.com/F0q46Vy6hM
— ESA (@esa) December 1, 2020
Quatre bras articulés
Il devra dans un premier temps calculer la vitesse de ce gros débris et comprendre ses mouvements, avant de s’en approcher et de s’en saisir, à l’aide de ses quatre bras articulés. Puis, il sortira de l’orbite terrestre, pour se désintégrer dans l’atmosphère, avec son chargement.
| Spatial | C'est parti pour la chasse aux débris spatiaux : @ClearspaceToday en piste pour devenir le premier éboueur du ciel https://t.co/7rfQkxlBbz #inspiration pic.twitter.com/aAN7tbLLXD
— SES France (@SES_France) December 2, 2020
ClearSpace-1 ne sera donc utilisable qu’une fois. L’investissement peut ainsi paraitre lourd, mais prouve l’importance qu’ont les agences spatiales à nettoyer le pourtour de la Terre. Les scientifiques espèrent à terme mettre au point un appareil capable de capturer et envoyer dans l’atmosphère plusieurs débris, sans se détruire lui-même. En attendant de trouver des solutions (ravitaillements, révisions en orbite…) pour que les missions des satellites puissent durer plus longtemps, et qu’un nombre moins important soient ainsi laissés à l’abandon dans l’espace.