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Présidentielle américaine : quel rôle pour Melania Trump ?

Melania Trump prend très rarement la parole dans les médias Melania Trump prend très rarement la parole dans les médias. [SAUL LOEB / AFP]

Sa parole est plus rare qu'une journée sans tweet de Donald Trump. Ce 25 août, la Première dame américaine Melania Trump a pourtant réalisé un discours à la convention nationale des républicains afin de soutenir son mari, qui vise une réélection à la présidentielle du 3 novembre prochain. Une apparition rare pour celle qui ne collectionne pas les sorties médiatiques.

Lorsqu'elle est apparue devant la Maison Blanche, toutes les caméras du pays étaient donc tournées vers elle. Compassion pour les soignants et les malades du coronavirus et volonté de rassembler au milieu des tensions raciales, la Première dame a tranché avec les discours très agressifs de Donald Trump Jr. et sa femme. Tom Peck, éditorialiste pour The Independant, a d'ailleurs comparé l'ancienne mannequin à la reine Elizabeth II : «elle tire son respect et admiration presque universels par son refus têtu de donner une opinion sur quoi que ce soit». 

Contrairement à des Hillary Clinton ou Michelle Obama, Melania Trump n'a pas véritablement utilisé la médiatisation de la Maison Blanche pour faire passer des messages à grande échelle. En quatre ans, elle a peu pris la parole, que ce soit pour défendre ses convictions ou son mari, et ses interviews télévisées se comptent sur les doigts d'une main. Même pendant l'épisode de l'impeachment, la seule sortie médiatique de celle qui est née en Slovénie sera pour attaquer une universitaire qui s'était moquée de son fils Barron. 

«Donald Trump peut appeler son fils Barron mais ne peut pas en faire un baron», avait plaisanté Pamela Karlan. Melania Trump lui avait alors répondu : «vous devriez avoir honte de vos courbettes politiques, évidemment partisanes, et d’utiliser un enfant pour ça».

Outre son engagement contre le harcèlement scolaire, elle était également apparue dans une interview sur ABC News pour assurer que les accusations de tromperies contre Donald Trump n'étaient pas une préoccupation pour elle. «Elle souffre très clairement de la comparaison avec Michelle Obama, qui avait un charisme et une chaleur qu'on ne retrouve pas chez elle», explique Françoise Coste, historienne spécialiste des Etats-Unis à l'université Toulouse - Jean Jaurès. 

Plusieurs choses peuvent expliquer cette discrétion de la part de Melania Trump. Premièrement, elle ne souhaitait pas être Première dame. «Elle était réticente depuis le début, et elle n'a pas joué le jeu contrairement à d'autres avant elle qui ne voulaient pas non plus de cette position comme Pat Nixon», assure Françoise Coste. De plus, force a été de constater pendant son discours du 25 août qu'elle n'est tout simplement pas à l'aise lorsqu'il s'agit de prendre la parole. Ton mécanique, yeux rivés sur les prompteurs, hésitations à la lecture de certaines phrases... Melania Trump, dont l'anglais n'est pas la langue natale, n'est pas devenue oratrice en quatre ans à Washington.

Un petit rôle pour la campagne

Les opposants au camp républicain profitent de cette situation pour assurer qu'elle déteste presque son mari, diffusant largement des images où elle le repousse quand celui-ci essaye de lui prendre la main. Un livre récent assure d'ailleurs qu'elle a négocié sa présence à la Maison Blanche, où elle ne voulait pas habiter, grâce à un accord financier avec Donald Trump. 

Malgré tout, selon Françoise Coste, le rôle de Melania Trump dans la course présidentielle ne s'arrête pas à la convention nationale des républicains. «Elle fera le service minimum, mais sera utilisée pour cibler l'électorat féminin. Tout le monde sait qu'elle est la femme trompée par Donald Trump avec une actrice pornographique, et en faisant ce discours, elle a montré qu'elle lui avait pardonné. Cela peut donc rassurer les femmes républicaines qui hésitent à voter pour lui à cause de son côté excessif», déclare l'historienne. Son rôle, certes minimal pour une Première dame, pourrait donc s'avérer essentiel pour un président sortant en grande difficulté dans les sondages. 

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