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Les Mauriciens donnent leurs cheveux pour contenir la marée noire

Ca n'a rien d'évident et pourtant parmi les acteurs clés de la lutte contre la marée noire à l'Ile Maurice, il y a... les coiffeurs. Pour empêcher la propagation des hydrocarbures, les habitants utilisent leurs cheveux. Reconnus pour leur capacité d'absorption, ces derniers servent à constituer des flotteurs qui font barrage aux polluants.

Une grande collecte est donc organisée sur l'île. Sur les réseaux sociaux, les photos de Mauriciens faisant la queue devant les salons de coiffure se multiplient, pour encourager le plus grand nombre à faire de même.

Il s'agit de contenir la pollution induite par le naufrage du navire japonais MV Wakashio qui a heurté un récif à Pointe d'Esny, le 25 juillet dernier, avec 200 tonnes de diesel et 3.800 tonnes de fuel de cargaison. Située sur la côte sud-est de l'île Maurice, cette zone est considérée comme un joyaux écologique, connue notamment pour ses sites de conservation classés internationalement.

Depuis des jours, le contenu des cuves du bateau se déverse dans ces eaux turquoises dont l'écosystème est précieux. Le Premier ministre mauricien Pravind Jugnauth a déclaré «l’état d’urgence environnementale» et les Mauriciens se mobilisent à leur niveau pour préserver leur île.

Les Français peuvent aussi donner leurs cheveux

Selon l'ONG Octop'us, «un kilo de cheveux absorbe jusqu'à 8 kilos d'hydrocarbures». Imputrescibles, ils ont l'avantage de laisser passer l'eau tout en retenant les polluants. Et les Mauriciens ne sont pas les seuls à pouvoir faire don de quelques mèches pour participer à l'effort collectif.

Sur son site, Octop'us affirme travailler en collaboration avec l'association française Coiffeurs justes, grâce à laquelle elle a déjà récolté 20 tonnes de cheveux en partance pour l'Ile Maurice. L'ONG répertorie d'ailleurs les salons partenaires de l'Hexagone pour permettre aux Français de participer à la collecte.

Cette technique peut sembler originale mais elle a déjà fait ses preuves. Elle a été utilisée en 2010, lors de la catastrophe de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon. Plusieurs millions de barils de pétrole s'étaitent alors déversés dans les eaux du Golfe du Mexique. Un désastre écologique majeur qui avait pu être en partie contenu grâce à des barrages flottants constitués de cheveux. Parfois, il suffit d'aller chez le coiffeur pour faire la différence.

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