À 14 ans, sa mère l'avait envoyée à Pékin vivre chez un homme d'affaires chinois. Pendant plusieurs années, elle a été séquestrée et a subi des viols répétés.
Quatre ans plus tard, la jeune femme, qui se fait surnommer Xingxing, a témoigné sur les abus dont elle a souffert. La nouveauté dans cette histoire est que les médias ont largement repris l'information, et que les réseaux sociaux se sont enflammés.
Dans ce pays autoritaire, où la contestation est rendue difficile, le mouvement #MeToo n'a pas eu la même résonance qu'ailleurs. Mais cela semble être en train de changer grâce au témoignage de Xingxing.
Sur Weibo, un réseau social chinois, la colère est montée d'un cran le 13 avril après des révélations, les internautes estimant que la police n'avait pas pris en compte les plaintes de la jeune femme. Le gouvernement central a donc assuré qu'il enquêtera. Ce type de témoignage n'est cependant pas une nouveauté dans le pays, assure le New York Times, qui relaie l'affaire.
L'homme d'affaires en question est un avocat du nom de Bao Yuming, qui conseillait des entreprises majeures comme ZTE. Après le début des accusations, il a démissionné du conseil d'administration de l'entreprise de télécommunications. Ce dernier a reconnu sa relation avec Xingxing, niant cependant les faits reprochés «du début à la fin».
Difficile de savoir à quel point des avancées pourront résulter de cette histoire, mais plusieurs personnalités ont pris la décision de dénoncer le système chinois, comme l'actrice Zhang Ziyi (Tigre et Dragon, Mémoires d'une geisha). «C'est dénoncé encore et encore, mais cela disparaît sans laisser de trace à chaque fois. Pas de sanctions sévères, seulement de la protection. Le coeur des policiers ne souffre-t-il pas ?», s'est-elle interrogée sur son compte Weibo.