C'est une petite bombe que s'apprêtent à lâcher deux responsables de l'ONU ce mercredi 22 janvier. Le téléphone portable du patron d'Amazon Jeff Bezos aurait été piraté par l'Arabie saoudite en 2018, à l'initiative du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.
Agnes Callemard, rapporteur spéciale pour les exécutions extrajudiciaires, et David Kaye, rapporteur spécial pour la liberté d'expression, ont lancé ces accusations sur la base d'un rapport de sécurité commandé par l'équipe du milliardaire américain.
Dans ce document, des analyses montreraient que le téléphone de Jeff Bezos a été piraté via un message envoyé en 2018 par Mohammed ben Salmane sur l'application WhatsApp, lors d'un échange amical, précise le quotidien britannique The Guardian (en anglais).
Un fichier vidéo malveillant
Pour espionner le mobile du responsable américain, le message en question aurait ainsi contenu un fichier vidéo malveillant. Et c'est donc comme cela qu'environ un mois plus tard, de nombreuses données du téléphone de Jeff Bezos ont fuité.
Ces données consistaient en des images intimes de Jeff Bezos, propriétaire du quotidien Washington Post, qui employait à l'époque Jamal Khashoggi, le journaliste saoudien assassiné au consulat saoudien à Istanbul (Turquie).
L'Arabie saoudite dément
D'après les rapporteurs de l'ONU, ces éléments justifient maintenant l'ouverture d'une enquête plus approfondie. Ce que demandent aussi, les autorités saoudiennes, mais tout en démentant fermement ces accusations.
Recent media reports that suggest the Kingdom is behind a hacking of Mr. Jeff Bezos' phone are absurd. We call for an investigation on these claims so that we can have all the facts out.
— Saudi Embassy (@SaudiEmbassyUSA) January 22, 2020
«Les récents articles des médias qui suggèrent que [Riyad] est derrière un piratage du téléphone de Jeff Jeff Bezos sont absurdes. Nous demandons qu’une enquête soit menée sur ces allégations afin que nous puissions connaître tous les faits», a ainsi tweeté l'ambassade d'Arabie saoudite à Washington.
Dans ce contexte, l'affaire devrait connaître à l'avenir de nouveaux rebondissements, d'autant que la CIA avait elle aussi directement lié le meurtre de Jamal Khashoggi au prince Mohammed ben Salmane.