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La pollution plastique forme une nouvelle roche, surnommée «Plasticroûte»

Ce nouveau matériau aurait déjà recouvert 9,46 % de la surface rocheuse de Madère.[©Ignacio Gestoso Garcia]

Des chercheurs ont découvert une nouvelle forme de pollution marine sur les côtes de l'île de Madère au Portugal. Surnommée le «plasticroûte», cette nouvelle roche formée par la pollution plastique préoccupe les scientifiques.

Et pour cause, ce nouveau matériau aurait déjà recouvert 9,46 % de la surface rocheuse de Madère, selon les travaux de plusieurs chercheurs publiés dans le journal spécialisé Science of the total environment. Ces scientifiques du MARE (Centre des sciences environnementales et marines), basé à Lisbonne, ont observé le phénomène pour la première fois en 2016.

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©Ignacio Gestoso Garcia

«Nous sommes retournés sur le site plusieurs fois entre 2017 et 2019, et nous avons constaté que les micro-morceaux de plastique étaient toujours plus nombreux. C'est pourquoi nous avons lancé une surveillance rigoureuse du phénomène», a expliqué à la châine d'information américaine CNN Ignacio Gestoso García, biologiste marin.

Des analyses ont révélé que cette croûte de plastique – d'une épaisseur de 0,10 millimètres environ – contient principalement du polyéthylène, l'une des résines artificielles les plus répandues dans le monde, mais égaement des matériaux de construction ou encore des équipements médicaux.

«Nous sommes assez convaincus que ce phénomène ne concerne pas seulement Madère et qu’il sera très probablement bientôt rapporté dans d'autres régions du monde», a ajouté le biologiste.

Sans surprise, le «plasticroûte» pourrait affecter la faune et la flore, en particulier les petits organismes. «L'ingestion potentielle de ces matières par des organismes vivant au gré des marées pourrait ouvrir la voie à l'arrivée des plastiques dans la chaîne alimentaire marine», peut-on lire dans le rapport.

De nouvelles analyses seront prochainement menées pour savoir quelles sont les conséquences concrètes du «plasticroûte» sur la santé de ces animaux. «Nos prochains travaux viseront à évaluer si les invertébrés marins cohabitant avec ces plastiques peuvent les assimiler», a précisé Ignacio Gestoso García.

A noter que cette étude intervient alors que chaque année, 600 000 tonnes de plastique sont rejettés dans les océans, selon les données du Fonds mondial pour la nature (WWF), et que chaque seconde, 10 tonnes de plastique sont produites à travers le monde.

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