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Le Soudan au bord du gouffre ?

Les militaires ont abattu des dizaines de manifestants le 3 juin. Les militaires ont abattu des dizaines de manifestants le 3 juin. [ASHRAF SHAZLY / AFP]

Les militaires sortent les armes. Au moins 35 personnes sont mortes dans une opération de dispersion d'un sit-in devant le QG de l'armée le 3 juin à Khartoum, au Soudan. Ces manifestants demandent le transfert du pouvoir aux civils, alors que l'armée a pris la direction du pays depuis le départ du président Omar el-Béchir, le 6 avril 2019.

La situation inquiète le reste du monde, particulièrement en Occident, alors que l'ONU et plusieurs pays comme les États-Unis ou le Royaume-Uni ont condamné les violences. Cette prise de conscience à l'étranger a été d'autant plus importante que des vidéos amateures choquantes ont largement tourné sur les réseaux sociaux, montrant des manifestants ensanglantés avec le bruit des coups de feu en fond sonore.

Après cette répression, qualifiée de massacre par l'opposition, les militaires ont rapidement assuré «regretter» les événements. Dans la foulée, des élections ont été annoncées dans les neuf mois, ce que l'ALC, une coalition de groupes protestataires, a rejeté, en affirmant que ce scrutin n'était qu'une tentative de putsch. Les deux camps ont également déclaré rompre «tout contact» entre eux.

«Ni le Conseil putschiste, ni ses milices, ni ses dirigeants, ne décident du sort de la population et de la manière de gérer la transition vers un pouvoir civil», a revendiqué l'ALC dans un communiqué, en appelant à de nouvelles manifestations visant à perturber certains secteurs de l'économie soudanaise. Si les violences semblent s'être estompées depuis le massacre, les tensions restent donc vives sur place. Reste à savoir comment le pouvoir en place va gérer les nouvelles manifestations. 

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