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Affaire Karachi : le procès de six protagonistes du volet financier en octobre à Paris

Ce procès pour «abus de bien sociaux» sera le premier à se tenir dans cette affaire hors norme Ce procès pour «abus de bien sociaux» sera le premier à se tenir dans cette affaire hors norme[LOIC VENANCE / AFP]

Le procès de six protagonistes du volet financier de l'affaire Karachi, concernant des soupçons de commissions occultes en marge de la campagne présidentielle d'Édouard Balladur en 1995, se tiendra au tribunal correctionnel de Paris du 7 au 31 octobre, a appris l'AFP samedi de sources concordantes.

Ce procès pour «abus de bien sociaux» sera le premier à se tenir dans cette affaire hors norme, née après l'attentat de Karachi qui avait fait quinze morts, dont onze ouvriers français de la Direction des chantiers navals (DCN), le 8 mai 2002.

L'enquête terroriste privilégiait au départ la piste du groupe Al-Qaïda avant de s'en éloigner en 2009 et d'explorer celle de représailles menées après l'arrêt par la France du paiement de commissions en marge de contrats de ventes de sous-marins au Pakistan (contrat Agosta) et de frégates à l'Arabie saoudite (contrat Sawari II).

Elle a conduit à révéler un possible financement occulte de la campagne de M. Balladur en 1995, via ce mécanisme de rétrocommissions. Pour examiner ce nouveau volet financier, une seconde enquête avait été ouverte en 2011, déclenchée par des plaintes de familles représentées par l'avocat Olivier Morice. 

En juin 2014, les juges Renaud van Ruymbeke et Roger Le Loire avaient ordonné le renvoi en correctionnelle des principaux protagonistes.

six prévenus convoqués

Cinq ans après et de nombreuses péripéties judiciaires plus tard, six prévenus sont finalement convoqués pour être jugés pour «abus de biens sociaux» et «recel».

Trois sont issus du monde politique : Nicolas Bazire, ex-directeur de campagne d'Édouard Balladur et aujourd'hui un des dirigeants du groupe de luxe LVMH ; Renaud Donnedieu de Vabres, ex-conseiller du ministre de la Défense François Léotard ; Thierry Gaubert, alors membre du cabinet du ministre du Budget Nicolas Sarkozy.

Les trois derniers viennent du monde des affaires : Dominique Castellan, ancien patron de la branche internationale de la DCN (maintenant Naval Group) ; l'homme d'affaire franco-libanais Ziad Takieddine et l'intermédiaire espagnol d'origine libanaise Abdul Rahman Al Assir.

Dans cette enquête, les cas d'Édouard Balladur et de François Léotard, qui relèvent de la Cour de justice de la République (CJR), ont été disjoints.

L'ancien Premier ministre et son ministre de la Défense ont été mis en examen en mai et juillet 2017 pour «complicité d'abus de biens sociaux». Nicolas Sarkozy, ex-ministre du Budget, a pour sa part été entendu comme témoin par la CJR.

Dans le premier volet, dit terroriste, de l'affaire Karachi, toujours entre les mains des juges d'instruction du tribunal de Paris, aucune mise en examen n'a été prononcée à ce jour. 

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