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Marche contre Joseph Kabila : la répression fait un mort et deux blessés par balles

Un Congolais devant une église où se tient une messe avant une manifestation contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kibila, le 21 janvier 2018 à Kinshasa [JOHN WESSELS / AFP/Archives] Un Congolais devant une église où se tient une messe avant une manifestation contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kibila, le 21 janvier 2018 à Kinshasa [JOHN WESSELS / AFP/Archives]

Les catholiques de République démocratique du Congo ont de nouveau invité les fidèles à sortir dans la rue contre la «dictature» et le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila. Et ce, malgré deux précédentes marches réprimées dans le sang.

Résultat : un mort et deux blessés par balles sont à déplorer à Kinshasa, d'après des sources hospitalières. Les forces de sécurité s'étaient pourtant fixés «l'objectif zéro mort», d'après le chef de la police de la capitale, le général Sylvano Kasongo.

«J'ai dit aux policiers de ne pas tirer sur la population civile», a déclaré cet officier, visé par une plainte pour «assassinat» par les proches d'une victime de la répresssion du 21 janvier.

Les autorités ont de nouveau interdit ces marches organisées après la messe à l'appel d'un collectif d'intellectuels proche de l'église, qui a le soutien de l'influent épiscopat congolais.

Les deux précédentes marches à l'appel de ce «comité laïc de coordination» avaient été réprimées à balles réelles, les 31 décembre et 21 janvier. Bilan : une quinzaine de morts d'après l'Église et les Nations unies, deux selon les autorités. 

Internet coupé ?

Les Congolais redoutaient également une nouvelle coupure internet lors de cette journée de mobilisation, comme ce fut le cas les 31 décembre et 21 janvier.

La RDC interdit toute manifestation politique de l'opposition depuis les journées sanglantes de septembre 2016, quand les manifestants ont commencé à demander le départ du président Kabila à la fin de son deuxième et dernier mandat le 20 décembre 2016.

Depuis, M. Kabila, 46 ans, est toujours en place. Des élections initialement prévues fin 2017 ont été reportées au 23 décembre 2018. L'opposition accuse le président Kabila de tout faire pour rester au pouvoir.

Les catholiques, soutenus par l'opposition et une partie de la société civile, veulent «barrer la route à la présente dictature», pour «des élections libres, transparentes et apaisées».

Les organisateurs de la marche interpellent aussi les membres de la communauté internationale «afin qu'ils aillent au-delà des condamnations de principe, car ils sont des témoins non seulement du blocage du processus électoral par le président Kabila, mais aussi des atrocités et de la barbarie qui émaillent ce processus».

Vendredi, l'Union européenne, la Suisse et le Canada ont rappelé dans un communiqué conjoint «l'importance du respect des libertés fondamentales, en particulier de la liberté de manifester et de la liberté de culte».

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