En direct
A suivre

Chine : Xi Jinping, l'indétrônable

Xi Jinping, le leader chinois, a fait de la lutte contre la corruption sa priorité numéro un. En quatre ans, 1,2 million de personnes ont été condamnées.  Xi Jinping, le leader chinois, a fait de la lutte contre la corruption sa priorité numéro un. En quatre ans, 1,2 million de personnes ont été condamnées. [AFP / POOL / Lintao Zhang ]

Le dirigeant a imposé son style et sa politique en donnant à son pays une nouvelle impulsion. Mais, son nouveau mandat doit confirmer ses choix. 

Il est «l’homme le plus puissant du monde», si l’on en croit la une du magazine britannique The Economist de vendredi dernier. Après cinq ans au pouvoir, Xi Jinping devrait - sauf accident - être reconduit pour un nouveau mandat à la tête de l’Empire du milieu à l’occasion du XIXe congrès du parti unique, le parti communiste chinois (PCC), qui s’ouvre aujourd’hui.

Une grand-messe politique à la gloire de la deuxième puissance économique mondiale, qui oscille entre pérennisation du communisme et ouverture au marché. Preuve que «Xi Dada» (littéralement «oncle Xi»), comme le surnomme la propagande du régime, a réussi à imposer son «rêve chinois».

Une gestion récompensée

Depuis son accession à la tête du PCC en 2012, suivie par son adoubement quelques mois plus tard comme Président, Xi Jinping, 64 ans, s’est montré intraitable. Il a fait de la lutte contre la corruption sa priorité numéro un.

En quatre ans, 1,2 million de personnes ont été condamnées. Pour le seul mois de septembre, 45 parlementaires ont été expulsés du Parlement et un ancien haut gradé vient d’être condamné à mort.

Une lutte sélective, fondée sur la peur et la force, qui permet surtout au chef des armées d’écarter ses rivaux et d’asseoir son autorité. «C’est évidemment attentatoire à ce qu’on considère en Occident comme la liberté individuelle», explique François Bougon, spécialiste du pays, auteur du récent ouvrage Dans la tête de Xi Jinping.

Mais, Xi Jinping a également assis sa stature à travers ses mesures économiques. La consommation intérieure a ainsi progressé ces dernières années, elle atteint 40 % du PIB aujourd’hui, contre 35 % il y a cinq ans. Le secteur des services représente désormais 50 % de l’économie, un indicateur de transformation du pays.

Sur la scène internationale aussi, Xi Jinping a réussi à s’imposer. Il a su profiter des lacunes actuelles de leadership de Washington, le président Donald Trump semblant en effet mépriser les alliances qu’impliquent l’influence américaine.

Face au virulent Poutine, qui cherche à déstabiliser les puissances occidentales, Xi Jinping, apparaît pacifique. A contrario, l’inaction de Pékin face aux ambitions atomiques de la Corée du Nord est pointée du doigt. 

Des grands défis à venir

Il reste au leader chinois un défi majeur : la question environnementale. Il doit désormais profiter de ce nouveau mandat pour définir un modèle économique plus respectueux de la nature, après trente ans de croissance fondée sur la main-d’oeuvre bon marché et les exportations.

Le grand projet de réurbanisation de Pékin et le développement des voitures électriques représentent ainsi deux nouveaux chantiers écologiques. «C’est un exemple aussi du nationalisme économique qui rejoint des préoccupations écologiques», conclut François Bougon.

Ultime chantier de Xi Jinping: l’endettement du pays, qui vient d’atteindre 270 % du PIB. De quoi inquiéter le FMI, qui a critiqué la semaine dernière le ralentissement de la transformation du modèle chinois. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités