Un tribunal allemand a condamné jeudi à six ans de prison ferme une adolescente germano-marocaine, pour avoir grièvement blessé un policier au couteau en février 2016, un crime commis en soutien à Daesh.
Le tribunal a déclaré Safia S. coupable de «tentative de meurtre, coups et blessures et soutien à une organisation terroriste étrangère», selon un communiqué du tribunal de Celle (nord) qui jugeait la jeune fille de 16 ans à huis clos depuis octobre.
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Dans un premier temps, le parquet considérait Daesh comme le commanditaire de l'attaque bien que l'organisation jihadiste ne l'ait jamais revendiquée.
Poignardé au cou
La cour a aussi condamné à 2 ans et 6 mois de prison ferme un ressortissant germano-syrien de 20 ans, Mohamed Hasan Kharsa, pour ne pas avoir dénoncé les intentions criminelles de l'adolescente, âgée de 15 ans au moment des faits.
Safia S. avait été arrêtée après avoir poignardé au cou un policier dans la gare de Hanovre le 26 février. L'accusée était passée à l'acte lors d'un contrôle d'identité. Aux yeux de l'accusation, elle avait «provoqué» le contrôle pour pouvoir commettre son crime, avant d'être maîtrisée sur place.
Avant les faits, Safia S. était déjà connue de la police. Celle-ci l'avait interrogée après que sa mère soit allée la chercher à Istanbul en janvier 2016, alors qu'elle tentait de rejoindre les jihadistes de Daesh en Syrie.
Les attentats de Paris : «le plus beau jour de ma vie»
A son retour, la police avait saisi son téléphone. Les enquêteurs y avaient retrouvé des instructions en arabe pour commettre une «attaque martyre» mais celles-ci n'avaient été traduites qu'en mars, après l'agression de Hanovre.
Dans son téléphone, les enquêteurs ont également retrouvé un message envoyé à son co-accusé, dans lequel elle se réjouissait des attaques de Paris du 13 novembre 2015. C'est «le plus beau jour de ma vie, qu'Allah bénisse nos lions qui étaient en action hier à Paris», écrivait-elle.
C'est à cette période là qu'elle aurait fait allégeance à Daesh. L'avocat de la jeune fille, Me Mutlu Günal, a annoncé qu'il allait faire appel de cette condamnation et maintient sa ligne de défense : il ne s'agissait que d'une «bagarre» entre le policier et la jeune fille.
Il juge aussi que les messages extraits de son téléphone portable ont été «mal interprétés».