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Dévasté par Daesh, «il ne reste plus rien» sur le site antique de Nimrod

Deux soldats irakiens dans les décombres du site antique de Nimrod [SAFIN HAMED / AFP] Deux soldats irakiens dans les décombres du site antique de Nimrod [SAFIN HAMED / AFP]

"Il ne reste plus rien désormais", se désole un commandant tribal en constatant l'étendue des destructions sur le célèbre site antique de Nimrod que les forces irakiennes ont repris dimanche à Daesh.

Ali al-Bayati grimpe sur les restes d'une sculpture géante de taureau ailé à face humaine qui servait jadis de protecteur à la cité, avant l'arrivée de Daesh en 2014.

"Quand vous veniez ici avant, vous pouviez imaginer la vie telle qu'elle avait pu être" dans l'Antiquité dans cette cité assyrienne, a indiqué mardi ce commandant.

Une tablette montre  une ruine de Nimrod à l'endroit où le 15 novembre, il ne reste que des décombres [SAFIN HAMED / AFP]

Une équipe de l'AFP a pu se rendre sur le site deux jours après l'annonce de sa reprise par les forces irakiennes dans le cadre de l'offensive appuyée par la coalition internationale pour reconquérir à l'EI Mossoul, à une trentaine de kilomètres plus au nord.

Située sur les bords du fleuve Tigre, Nimrod est l'un des sites archéologiques les plus célèbres d'Irak, pays souvent décrit comme le berceau de la civilisation. Fondée au XIIIè siècle avant JC, la cité est considérée comme la deuxième capitale de l'empire assyrien.

'Crimes de guerre'

Un militaire irakien avec son M16 dans les décombres de la cité antique de Nimrod [SAFIN HAMED / AFP]

Après leur offensive éclair en 2014 qui leur avait permis de s'emparer de Mossoul et de larges pans de territoires, les jihadistes avaient cherché à détruire ce qu'il restait de la cité antique. Daesh avait diffusé des images montrant des jihadistes détruire au bulldozer, à l'explosif ou à la pioche des monuments et des bas-reliefs. Car le groupe extrémiste sunnite considèrent les statues ou les mausolées comme de l'idolâtrie qui doit être combattue.

Aujourd'hui, il semble qu'ils n'aient presque rien épargné. Des statues gisent à terre, détruites. Le palais reconstruit est dévasté et ce qu'il restait d'un ziggurat -- un édifice à degrés d'environ 50 mètres de haut -- a été réduit à une fraction de sa hauteur.

Un smartphone montre la photo d'un des vestiges de la cité antique de Nimrod aujourd'hui détruit après deux ans de contrôle de la cité par l'EI [SAFIN HAMED / AFP]

"100% a été détruit", affirme M. Bayati, alors qu'il examine le site perché sur une colline --à quelque 500 mètres de son village natal--, pour la première fois depuis plus de deux ans. "Perdre Nimrod est plus douloureux que de perdre ma propre maison", confie-t-il.

L'Unesco avait dénoncé en 2015 la destruction de Nimrod comme un "crime de guerre". Daesh s'en est aussi pris à Hatra, cité de plus de 2.000 ans encore aux mains des jihadistes, et à Mossoul, où le musée a été dévasté. En Syrie, il a fait exploser un des plus célèbres temples de la cité antique de Palmyre, une ville reprise en mars par les troupes syriennes.

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