Hillary Clinton ou Donald Trump ? Les Américains sont appelés ce mardi 8 novembre aux urnes pour désigner leur prochain chef d’État. Mais pour la politologue franco-américaine Nicole Bacharan, auteur de «First Ladies» aux éditions Perrin, «la démocratie américaine va mal».
Qu’est-ce qui rend cette élection si particulière ?
Chaque élection est unique, de par le contexte, la situation économique, etc. Mais cette année, la présence de Donald Trump n’était pas prévue et rend cette campagne véritablement unique en son genre. Ce n’est pas un homme politique, il ne représente pas son parti.
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Quel sera l’élément clé de cette élection ?
Comme souvent, la participation sera une des clés. Et on constate que l’électorat de Trump est plus motivé que celui de Clinton. Mais si cette dernière arrive à faire se déplacer la communauté latino, cela devrait faire pencher la balance. Toutefois, ce qui semble prédominant cette année, c’est la question du risque. Si certains électeurs votent par enthousiasme, nombreux sont ceux qui le font par défaut. Et ils vont choisir le candidat qui représente le moins de risque.
La campagne va marquer le pays au-delà du résultat…
Effectivement. L’Amérique est divisée, et l’élection ne résoudra rien. Même si Hillary Clinton gagne, elle sera contestée. Le noyau dur des électeurs de Trump, certain que l’élection est truquée, va rester. Cela pourrait à terme faire éclater le Parti républicain, ou le faire se radicaliser encore plus. Des élus ont d’ores et déjà annoncé leur souhait de lancer une enquête de destitution sur Clinton. C’est un signe que la démocratie américaine va mal.