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La fin d'un marathon haineux

C'est une campagne particulièrement violente qui se termine, ce mardi 8 novembre 2016. C'est une campagne particulièrement violente qui se termine, ce mardi 8 novembre 2016.[SAUL LOEB Jay LaPrete / AFP]

La campagne présidentielle américaine a offert au cours des derniers mois un curieux spectacle, amusant les uns, écœurant les autres. 

Dans une série télévisée, certains épisodes auraient semblé excessifs. Vieilles vidéos exhumées, e-mails piratés, enquêtes du FBI et insultes à n’en plus finir... À la veille du scrutin, plus de 8 Américains sur 10 se disaient, en fin de compte, «dégoutés» par cette bataille outrancière.

Des citoyens défiants envers leur système politique

Pour la plupart des observateurs, cette campagne a d’abord été le reflet d’une profonde lassitude à l’égard de la politique traditionnelle. 

Une envie de changement qui s’est traduite par l’ascension-éclaire de Donald Trump durant les primaires républicaines, mais également par le succès, côté démocrate, du sénateur du Vermont Bernie Sanders, contre lequel Hillary Clinton a dû mener une bataille acharnée. 

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Résultats, les Républicains ont investi un candidat exécré par la majorité de leurs cadres, (plusieurs ont même annoncé qu’ils ne voteraient pas pour lui), tandis que les démocrates ont écopé d’une candidate qui ne convainc que modérément leur base électorale, dont une part importante regrette le «socialiste» Bernie Sanders.

Adversaire misogyne pour première femme candidate

Autre nouveauté de cette élection, la possibilité de voir une femme, Hillary Clinton, accéder à la présidence des États-Unis. Mais comme pour contrebalancer le poids de ce symbole, la dignité féminine a été régulièrement foulée aux pieds par Donald Trump.

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De ses piques sexistes à l’encontre de journalistes pas assez complaisantes aux plusieurs accusations d’agressions formulées à son encontre, le candidat républicain a donné peu d’occasions de le croire lorsqu’il prétendait, au cours du dernier débat télévisé, «personne ne respecte les femmes plus que moi». Mais la principale victime de ses sorties misogynes récurrentes reste Hillary Clinton elle-même.

Les petites phrases plutôt que les grands discours

Car la dernière spécificité de cette bataille pour la Maison Blanche, c’est la place prise par les attaques personnelles, au détriment du débat politique. Les dérapages de Donald Trump ont été si nombreux que son équipe de communication, redoutant l’insulte de trop, lui a interdit avant-hier d’utiliser Twitter jusqu’aux résultats du scrutin.

Hillary Clinton, si elle s’est montrée moins vulgaire dans ses attaques, n’en a pas moins construit sa campagne sur la dénonciation systématique des propos de son rival, au lieu d’insister sur ses propres propositions. 

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Une posture belliqueuse qui n’a fait qu’entretenir un cercle vicieux, permettant à Donald Trump de se présenter en victime de l’establishment auprès de ses partisans, et de rendre coup pour coup.

Interrogé par une radio chrétienne sur son passage favori de la Bible, le candidat avait d’ailleurs répondu «œil pour œil, dent pour dent». Au grand désarroi des auditeurs, puisqu’il s’agit d’une phrase de l’Ancien Testament renié par Jésus, et remplacée dans l’Évangile par «Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre».

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