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Le suspect d’un atroce quadruple meurtre paie son billet d’avion pour se rendre à la justice

Il est soupçonné d'avoir découpé les corps de son oncle, de sa tante et de leurs deux enfants. [CC / cocoparisienne / Pixabay]

C’est un faits divers qui passionne l’Espagne et le Brésil. L’auteur présumé d’un quadruple meurtre atroce en Espagne qui avait fui vers son pays d’origine, le Brésil, a finalement lui-même réglé son billet d’avion pour se livrer à la police espagnole.

Le forfait de François Patrick Nogueira Gouveia, 20 ans à peine, fait froid dans le dos. Le 18 septembre dernier, la police, alertée par un riverain intrigué par l'odeur, a découvert dans le salon d’une villa de Pioz, à une soixantaine de kilomètres à l'est de Madrid, les restes de quatre corps découpés en morceaux et emballés dans six sacs poubelles.

Le crime remonte au 17 août, selon les experts légistes. Les victimes sont Marcos Campos Nogueira, un immigré brésilien de 39 ans, sa femme Janaína Santos Américo, et leurs deux enfants, âgés de 4 et 1 an. Ils ont d’abord été égorgé avant d’être découpé. Les meurtres sont si «proprement» exécutés que les enquêteurs croient d’abord à un règlement de compte perpétré par des tueurs professionnels sur fond de trafic de drogue.

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Mais à la faveur des analyses ADN, les soupçons se reportént vite sur François Patrick Nogueira Gouveia, un neveu des victimes. L'oncle l'avait fait venir du Brésil et hébergé plusieurs mois pour qu’il tente sa chance dans le football, sans succès. En se penchant sur sa personnalité, les enquêteurs découvrent que l'oncle s'était ouvert à des proches sur son instabilité chronique et ses épisodes psychotiques à répétition. Le jeune homme semblait également obsédé par sa femme. Alors, quand il avait déménagé, il ne l’avait pas repris chez lui. De quoi fournir un mobile ou un élément déclencheur.

«Peu de considération pour la vie humaine»

Pour ne pas se faire prendre, François Patrick Nogueira Gouveia a donc quitté dès le 20 septembre l’Espagne pour le Brésil, pays qui n'extrade pas ses ressortissants. Le voilà à l'abri pense-t-il. Mais pas pour longtemps. En effet, en Espagne l’enquête continue et démontre son «peu de considération pour la vie humaine» et surtout révèle que François Patrick Nogueira Gouveia n'en est pas à son coup d'essai. Il avait déjà tenté d’assassiner un professeur au Brésil quand il avait 16 ans.

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Une «multitude d'indices raisonnables», selon la garde civile espagnole, qui convainc le Brésil d’interroger le jeune homme. Dans un commissariat brésilien, celui-ci explique avoir fui par crainte d’être «le prochain sur la liste» (des tueurs) et trouve logique que ses empreintes se trouvent dans l’appartement dans la mesure où il y a habité. Des explications suffisantes pour la justice brésilienne qui le laisse libre. Fureur des enquêteurs espagnols qui accumulent d’autres indices : son téléphone a «borné» dans le village, dans l’après-midi de la tuerie et il a utilisé sa carte d’abonnement de transports pour quitter Pioz le lendemain à l'aube.

Un complice sur WhatsApp 

Jusqu’à ce coup de théâtre le 22 octobre dernier. François Patrick Nogueira Gouveia, pourtant visé par un mandat d’arrêt international, a acheté un billet d’avion avant d'embarquer volontairement dans un avion pour Madrid, puis de se livrer à la police, probablement sur les conseils de son avocat. Son arrestation au Brésil étant une question de jours, il avait tout intérêt semble-t-il à être emprisonné en Espagne plutôt que de croupir dans une geôle brésilienne, le système carcéral brésilien étant réputé pour sa violence.

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Le jeune homme a été cueilli par la police espagnole à sa descente de l’avion et est passé aux aveux. Il a assuré avoir cédé à une «irrépressible envie d'assassiner». Depuis, l’horreur est encore monté d’un cran dans cette affaire. La police brésilienne a arrêté Marvin Henriques Correia, 18 ans, un ami du tueur présumé.

Pendant la nuit du crime, les deux jeunes hommes ont échangé «des messages sur Whatsapp en temps réel», et des photos des corps découpés en morceaux de la famille Nogueira ont été retrouvées sur le téléphone portable du complice présumé. «Tout en sachant que le crime avait été commis, il a continué à aider Patrick, ce qui fait de lui un complice» a expliqué la police brésilienne. Mais ne pouvant pas être extradé, Marvin Henriques Correia devrait être traduit en justice au Brésil.

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