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Irak : opération pour couper les axes entre Mossoul et la Syrie

Des combattants chiites des Unités de la mobilisation populaire, font le signe de la victoire dans un village du sud de Mossoul à Ayn Nasir, le 29 octobre 2016 [AHMAD AL-RUBAYE / AFP] Des combattants chiites des Unités de la mobilisation populaire, font le signe de la victoire dans un village du sud de Mossoul à Ayn Nasir, le 29 octobre 2016 [AHMAD AL-RUBAYE / AFP]

Des forces paramilitaires irakiennes ont ouvert un nouveau front dans la bataille pour Mossoul en lançant une offensive pour reprendre une ville du nord-ouest à Daesh et couper ses liens avec la Syrie.

Des combattants des Unités de la mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi), une coalition de milices chiites soutenues par l'Iran, veulent reconquérir Tal Afar, une ville qui était majoritairement peuplée de musulmans chiites avant d'être prise par Daeshen 2014. Peu impliquées jusque-là dans la vaste opération lancée le 17 octobre pour reprendre Mossoul, les milices chiites interviennent dorénavant sur le seul front où les forces terrestres irakiennes n'étaient pas déployées, à l'ouest de la ville, en direction de la Syrie voisine.

A lire aussi : Mossoul : "pause" des forces irakiennes pour consolider les gains 

"L'opération vise à couper le ravitaillement de Mossoul depuis Raqqa (fief de l'EI en Syrie) afin de resserrer le siège de Mossoul et de libérer Tal Afar", a déclaré à l'AFP le porte-parole des milices du Hachd al-Chaabi, Ahmed al-Assadi. Selon lui, l'opération vise à reprendre, outre Tal Afar, les villes de Tal Abta et de Hatra, à proximité de laquelle se trouve un site archéologique inscrit au patrimoine mondial de l'Humanité par l'Unesco, mais déjà vandalisé par Daesh.

Le président turc met en garde

La participation des milices chiites à l'offensive de Mossoul est source de tensions, Kurdes et sunnites irakiens n'y étant pas favorables. Les milices chiites ont indiqué qu'elles ne comptaient pas entrer dans Mossoul. Elles ont été par le passé accusées d'exactions quand elles entraient dans des villes peuplées de sunnites.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan les a mises en garde si elles s'en prenaient aux populations turkmènes. "Si jamais les Hachd al-Chaabi sèment la terreur là-bas, alors notre réponse sera différente", a-t-il prévenu, selon l'agence de presse progouvernementale Anadolu, sans préciser les mesures prises le cas échéant.

Les relations entre les paramilitaires chiites et la coalition internationale menée par les Etats-Unis sont également tendues mais ces milices sont très populaires en Irak, majoritairement chiite.

Avancée au sud 

Sur un autre front, au sud de Mossoul, les forces fédérales ont repris samedi la localité d'Al-Choura, dans une zone où se déroulaient des combats depuis plus d'une semaine. Le Centre de commandement irakien a annoncé "la libération totale du district d'Al-Choura". Ces opérations interviennent en dépit d'une annonce par la coalition internationale d'une "pause" des forces irakiennes afin de consolider les gains obtenus depuis le début de leur offensive.

Pendant la pause, les troupes irakiennes "se repositionnent, se ré-équipent et font du nettoyage" dans les zones conquises, a affirmé vendredi soir le porte-parole militaire de la coalition anti-Daesh, le colonel américain John Dorrian. Mais quelques heures après cette annonce, un communiqué militaire irakien a indiqué que "les opérations militaires continuaient".

Au fur et à mesure de l'avancée vers Mossoul des troupes de Bagdad, des milliers de civils payent le prix de l'offensive, l'ONU faisant état de l'enlèvement par Daesh de près de 8.000 familles autour de la cité des bords du Tigre, vraisemblablement pour être utilisées comme "boucliers humains".

Plus de 17.500 personnes déplacées depuis le début de l'offensive

"La stratégie dépravée et lâche (de Daesh) consiste à essayer d'utiliser la présence des civils pour mettre des zones ou des combattants à l'abri des opérations militaires", a affirmé vendredi le Haut-commissaire de l'ONU pour les droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein. L'ONU a par ailleurs dénoncé un massacre par Daesh de plus de 250 personnes cette semaine dans et autour de la deuxième ville d'Irak.

Plus de 17.500 personnes ont été déplacées depuis le début de l'offensive, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). L'ONU a prévenu que près d'un million de personnes pourraient être forcées de quitter leurs foyers, provoquant une situation d'urgence humanitaire. Depuis le début de l'offensive, les jihadistes ont également lancé une série d'attaques dans différentes villes pour faire diversion, dont un raid spectaculaire à Kirkouk.

Des responsables ont annoncé samedi qu'une nouvelle attaque similaire, à Ramadi à l'ouest de Bagdad, avait été déjouée et onze personnes arrêtées. La capitale a elle été endeuillée par un nouvel attentat revendiqué par Daesh qui a fait au moins quatre morts dans un quartier chiite de l'ouest. Le kamikaze s'est fait exploser près d'une tente où des chiites distribuaient de la nourriture à des pèlerins se rendant dans la ville sainte de Kerbala, selon des sources de sécurité.

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