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Allemagne : la chancelière chancelle

Angela Merkel a vu sa popularité baisser à la suite de sa politique d'accueil des réfugiés. Angela Merkel a vu sa popularité baisser à la suite de sa politique d'accueil des réfugiés.[TOBIAS SCHWARZ / AFP]

Fragilisée par un cuisant revers électoral, Angela Merkel paie notamment sa politique favorable aux réfugiés. Mais elle n'entend pas abdiquer. 

Elle a pris acte de l’avertissement. «Bien sûr que je suis aussi responsable», a déclaré ce lundi 5 septembre Angela Merkel, au lendemain du cuisant revers électoral essuyé dimanche par son parti en Mocklembourg-Poméranie occidentale. Pour la première fois, la CDU au pouvoir s’est en effet laissée dépasser par le parti populiste Alternative pour l’Allemagne (AfD), n’arrivant que troisième de ce scrutin régional remporté par les sociaux-démocrates (SPD).

Un camouflet d’autant plus douloureux pour la chancelière qu’il émane de l’un de ses principaux fiefs électoraux, en ex-RDA communiste. Après des années de popularité au beau fixe, l’horizon d’Angela Merkel semble ainsi s’assombrir pour la première fois, à un an des prochaines élections législatives.

L’accueil des migrants critiqué

Le scrutin de dimanche avait beau être une élection régionale, les enjeux locaux ont eu le plus grand mal à s’imposer dans la campagne, dominée par des débats nationaux. Au premier rang de ceux-ci, la politique d’accueil des réfugiés mise en place l’année dernière par Angela Merkel. 

Sa démarche humaniste n’a en effet pas réussi à susciter l’adhésion de la population. La vague d’agressions sexuelles survenues le soir du Nouvel an à Cologne, et attribuée abusivement aux réfugiés, avait dès l’hiver dernier porté un coup sérieux à la popularité de cette politique. Les deux attentats commis cet été par des migrants syriens ont terminé de pousser à bout la population.

A lire aussi : La politique de Merkel sur les réfugiés fait chuter sa popularité

Selon un récent sondage, les Allemands ne sont «que» 42% à souhaiter une nouvelle candidature d’Angela Merkel aux élections de 2017, alors que sa côte avait jusque-là toujours dépassé les 50% d’avis positifs. Les populistes de l’AfD ont tiré parti de cette défiance, orientant la campagne dans le Mocklembourg autour des axes identitaires et sécuritaires. Une stratégie qui leur a permis de rafler 20,8% des suffrages, contre seulement 19% pour la CDU.

Affaiblie, mais loin d’être vaincue

Si la chancelière a reconnu hier qu’elle était «naturellement [...] la première» à devoir prendre ses responsabilités, elle n’en a pas moins répété que sa décision d’ouvrir l’Allemagne à un million de demandeurs d’asile était «la bonne». Une détermination qu’elle peut se permettre d’assumer, dans la mesure ou aucun adversaire d’envergure n’émerge pour l’instant du paysage politique. 

Si l’AfD a réussi une percée impressionnante dans le Mocklembourg, il ne dépasse pas les 10% d’intentions de vote au niveau national. Les sociaux-démocrates semblent quant à eux trop divisés pour mettre en danger la CDU-CSU. Et au sein de cette dernière, aucun concurrent ne paraît à même de remettre en cause le leadership d’Angela Merkel. 

Celle-ci peut en outre se targuer d’un bilan économique très favorable, avec un excédent budgétaire de 18,5 milliards d’euros. Une somme qu'elle envisage de consacrer à un allègement fiscal... en 2017.          

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