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Jill Harth, la femme qui accuse Donald Trump de viol, sort du silence

La femme qui accuse Donald Trump de tentative de viol en 1993 s'est exprimée pour donner sa version des faits.[JOHN MOORE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

L’affaire a eu lieu en 1993. Elle ressort depuis le début de la campagne présidentielle, mais jamais Jill Harth, la femme qui avait porté plainte contre Donald Trump en 1997 pour «tentative de viol», ne s’était exprimée. C’est désormais chose faite. 

C’est au journal «The Guardian» que Jill Harth s’est confiée. Elle a tout d'abord expliqué avoir été inondée de demandes d’interview depuis le début de la campagne, mais qu’elle ne souhaitait pas s’exprimer sur l’affaire. Un souhait qui a changé lorsqu’en mai, Donald Trump a évoqué cette histoire en déclarant que ces accusations de «tentative de viol» étaient infondées. Dans cette interview, la maquilleuse a confirmé sa version des faits.

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Harcèlement, puis tentative de viol

Elle raconte ainsi qu’elle a rencontré Trump pour la première fois en 1992, soit un an avant les faits. Selon sa version, dès cette première rencontre, le milliardaire aurait eu des vues sur elle. Le début d’un harcèlement sexuel qu'elle décrit dans sa plainte : regards, questions inappropriées... pire encore, lors d’un dîner avec des participantes à un concours de beauté, il se serait livré à des attouchements non désirés sous la table.

Le point culminant est atteint l’année suivante, en janvier 1993, lors d’une visite à Mar-a-Lago, le club privé du milliardaire, pour finaliser et fêter un accord relatif à l’organisation de concours de beauté. Jill Harth s’y rend avec son compagnon, George Houraney. Alors qu’ils visitent les lieux, Donald Trump aurait attiré la jeune femme dans une chambre d’enfant isolée. «Il m’a poussé contre le mur, a posé les mains sur moi. Il a essayé de lever ma robe, je me débattais. Je lui disais ‘que faites-vous ? Arrêtez !’ C’était particulièrement choquant pour moi de le voir se livrer à ce genre de choses alors que mon compagnon était dans la pièce juste à côté». 

Tout allait pourtant bien ... 

Trump, qui venait à l’époque de divorcer de sa première épouse, Ivana, et était engagé dans une relation avec Marla Maples (qui deviendra sa femme) l’aurait ensuite harcelé pour obtenir de Jill Harth qu’elle se sépare de George Houraney. «Il faisait tout pour que je le quitte. Il m’appelait constamment et me disait ‘je t’aime bébé, je vais être le meilleur amant que tu n’as jamais eu. Que fais-tu avec ce perdant, tu devrais être avec moi’». 

Si Jill Harth a mis tant de temps à s'exprimer, c’est, dit-elle, parce que parler de cette histoire est douloureux pour elle. Par ailleurs, elle ne souhaitait pas porter atteinte à la campagne du candidat. Elle déclare même avoir été excitée à l’idée de voir une de ses connaissances faire partie de la campagne présidentielle américaine… À l’occasion de l’un de ses meetings, elle a même eu l’occasion de croiser Donald Trump. A l’époque, elle avait confirmé sa décision de ne pas parler, et le candidat l’avait remercié. Une scène qui s’était conclue par une accolade. Une situation qui aurait donc changé du tout au tout en mai dernier, lorsqu’elle a lu dans le New York Times un article sur le comportement de Donald Trump avec les femmes, et les réactions engendrées. 

«J’ai un excellent détecteur de conneries»

Elle répond notamment à la fille du milliardaire, Ivanka Trump qui avait réagi à cet article en expliquant que son père n’était «pas un tripoteur». «Je comprends qu’elle veuille défendre son père. Mais que peut-elle en savoir ? Elle avait 10 ans à l’époque, et ne savait pas grand-chose de lui». Elle estime par ailleurs être attaquée par les supporters de Trump qui l’accusent de mentir pour faire parler d'elle. «Personne ne me défend, voilà pourquoi je parle. Vous pouvez me croire ou non, mais j’ai vécu cet enfer, et que cette affaire ressorte m’oblige à le vivre de nouveau».

Le fait que Jill Harth ait soutenu la candidature de Trump à la Maison Blanche au début de la campagne lui porte terriblement préjudice. Les avocats du milliardaire utilisent en effet cet aspect pour mettre en doute sa crédibilité, et ses soutiens ne la prennent pas au sérieux. Lors de la convention de Cleveland, Roger Stone, conseiller de Donald Trump a ainsi rejeté les accusations de cette simple phrase sibylline : «j’ai un excellent détecteur de conneries».

Pourtant, Jill Harth n’attend rien d’autres que des excuses. Elle sait cependant qu’elle n’a aucune chance d’en obtenir. Aussi conclut-elle cette interview de ces mots : «Il n’avait pas à dire ce qu’il a dit (au sujet de ces accusations). Nous étions en bons termes, et c’est lui qui a relancé cette histoire. Tout ce qui se passe maintenant est de sa responsabilité. Je n’obtiendrais pas d’excuses de sa part. Ca serait bien, mais je n’en obtiendrais pas. En revanche, il devrait vraiment se taire. S’il n’a rien de gentil à dire, qu’il ne dise rien. Qu’il ne me traite pas de menteuse».

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