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La Chine veut construire un laboratoire à 3.000 mètres sous la mer

La mer de Chine méridionale est au centre de nombreuses tension entre la Chine, ses voisins, et des puissances commerciales comme les Etats-Unis. [TED ALJIBE / AFP]

La Chine souhaite construire une plate-forme sous-marine en haute mer pour l’aider à mettre la main sur les richesses minérales présentes dans la mer de Chine du Sud. Au moins officiellement.  

L’information a été révélée par Bloomberg qui a pu prendre connaissance d’une présentation du Ministère des Sciences chinois. Cette plate-forme serait située à 3.000 mètres sous la surface, et son projet s’inscrit dans un plan quinquennal visant à maintenir la croissance économique de l’empire du Milieu. Par ailleurs, sa construction figure en deuxième place sur une liste de 100 priorités scientifiques et technologiques du gouvernement chinois. Un gouvernement qui a récemment pris connaissance des détails du projet et souhaiterait maintenant accélérer le processus de développement. 

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«C’est certainement possible»

Cette prouesse technologique devrait être possible selon des chercheurs américains. Bryan Clark, chercheur principal du Centre pour les évaluations stratégiques et budgétaire (CSBA) à Washington explique pourquoi : «avoir ce genre de plateforme et qu’elle soit occupée sur une longue période n’a jamais été tenté à cette profondeur, mais c’est certainement possible. Des submersibles descendent jusqu’à cette profondeur depuis près de 50 ans. Le défi sera d’assurer son fonctionnement sur plusieurs mois consécutifs». 

Le projet est officiellement principalement motivé par les richesses que recèle la mer de Chine du Sud. Des richesses à propos desquelles le président chinois Xi Jinping s’est exprimé le mois dernier lors d’une conférence nationale des sciences, expliquant que la Chine se devait de maîtriser les technologies qui lui permettraient de les obtenir. 

Conflit autour de la mer de Chine méridionale

Pourtant, en filigrane apparaît le conflit larvé autour de la mer de Chine méridionale. La Chine revendique la possession de plus de 80% de ses eaux, et la création d’îles artificielles sur près de 1.300 hectares a enflammé ses relations diplomatiques avec certains pays voisins comme le Vietnam ou les Philippines.

La mer de Chine méridionale revêt une importance particulière pour le commerce puisque de très nombreuses routes maritimes empruntent ses eaux. A tel point que les Etats-Unis ont décidé au début du mois de mars 2016 d’y envoyer des bâtiments de sa Septième flotte pour assurer la liberté de passage des bâtiments marchands. 

Les hydrocarbures comme motivation

La Chine assure cependant que le projet de plateforme n’a aucun lien avec ces tensions diplomatiques. Xu Liping, chercheur à l’Académie chinoise des sciences sociales (un institut gouvernemental) estime que «se développer vers l’océan est une stratégie fondamentale pour le gouvernement chinoise, mais ce projet de station en mer profonde n’a pas été conçu contre un pays ou une région». Xu Liping met pourtant de l’eau dans son vin en envisageant des usages militaires : «le projet chinoise sera principalement pour une utilisation civile, mais nous ne pouvons pas exclure qu’il réalisera certaines fonctions militaires».

Dans les faits, alors que la Chine met en avant les nombreux minéraux disséminés dans les fonds marins de la mer de Chine du Sud, les analyses internationales se focalisent pour leur part sur les réserves potentielles en gaz et en pétrole. En 2012, la Chine estimait que ces réserves pourraient s’élever à 11 milliards de barils de pétrole, et 14 billiards de litres de gaz. De quoi «maintenir la croissance économique» chinoise, en effet. 

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