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Irak : des milliers de manifestants prennent d'assaut le Parlement de Bagdad

Les manifestants agitent des drapeaux du pays dans le Parlement de Bagdad qu'ils viennent d'envahir, le 30 avril 2016.[HAIDAR MOHAMMED ALI / AFP]

L'Irak vient de déclarer l'état d'urgence maximal. Ce 30 avril, des milliers de manifestants ont envahi la Zone verte, qui regroupe plusieurs lieux de pouvoir dans un périmètre ultra sécurisé. Ils protestent contre les députés, qui ont rejeté un nouveau gouvernement.

Les manifestants sont des partisans de l'imam chiite Moqtada al-Sadr, à la tête du mouvement pro-réforme. Ils étaient rassemblés depuis le matin dans la capitale irakienne, à l'extérieur de la zone protégée. En début d'après-midi, ils ont fait irruption dans le périmètre. Ils ont ensuite pénétré à l'intérieur du Parlement, où certains d'entre eux ont commencé à saccager les lieux, tandis que d'autres appelaient à une action plus pacifique.

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Ces débordements ont eu lieu après un nouveau vote des parlementaires, qui ont de nouveau refusé le gouvernement de technocrates proposé par le Premier ministre irakien, Haïder Al-Abadi. Dans le même temps, l'imam al-Sadr tenait une conférence à Nadjaf, à 160 km au sud de Baghdad. Il a condamné le refus des députés, mais n'a pas incité ses partisans à se rendre dans la Zone verte.

Selon deux témoins cités par Reuters, il n'y a pas eu d'affrontements avec les forces de sécurité. Mais les forces spéciales de l'armée irakienne ont ​​été dépêchées avec des véhicules blindés pour protéger la zone. Le commandement des opérations de Bagdad a fermé toutes les entrées de la capitale irakienne. La session parlementaire est suspendue jusqu'au 10 mai prochain.

L'Irak peine à trouver un gouvernement

Ces événements s'inscrivent dans un contexte de crise politique en Irak. Le 9 février dernier, le Premier ministre Haïder Al-Abadi avait annoncé qu'il souhaitait remplacer les ministres affiliés à des partis par des technocrates. Selon lui, un gouvernement technocrate faciliterait la mise en oeuvre des grandes réformes anti-corruption adoptées en 2015 en Irak. Une nouvelle proposition du Premier ministre, le 26 avril dernier, avait permis de faire approuver en partie un gouvernement composé à la fois de technocrates et de politiques.

Mais la classe politique irakienne ne l'entend pas de cette oreille. Haïder Al-Abadi essuie des critiques jusque dans son propre camp, qui refuse la fin des quotas politiques. Ces derniers attribuent les sièges les plus importants du gouvernement sur une base ethnique et religieuse, et constituent un avantage pour les membres actuellement en place.

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