Adresser un message fort à la communauté internationale. Le pape François devrait se rendre à Lesbos la semaine prochaine pour exprimer sa solidarité aux réfugiés bloqués sur les îles grecques.
Le Saint-Synode de l'Eglise de Grèce a donné son feu vert à cette visite pontificale et a également invité le chef spirituel des orthodoxes, le patriarche oecuménique Bartholomée Ier selon un communiqué, publié sur le site spécialisé Dogma.gr. Une source gouvernementale grecque a confirmé mardi soir cette "visite d'importance extraordinaire" et a évoqué deux dates possibles : le 14 avril et le 15 avril.
A lire aussi : Pourquoi les papes changent-ils de nom une fois élus ?
Selon le communiqué, le chef de l'Eglise orthodoxe de Grèce, Mgr Iéronymos, a été informé "du souhait du pape François de se rendre en Grèce", pour "sensibiliser la communauté internationale à la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat dans les conflits" au Moyen-Orient, "et mettre en lumière le problème humanitaire majeur" de l'afflux de réfugiés.
Une visite à caractère "symbolique et humanitaire"
Le Saint-Synode "a accepté la proposition du Pape François de visiter une île de la mer Égée, s'il s'agit d'une visite de quelques heures et hors protocole, ayant un caractère symbolique et humanitaire". L'église de Grèce, non séparée de l'État, a proposé l'île de Lesbos, première porte d'entrée en Europe de l'exode migratoire en 2015, ajoute le communiqué.
A lire aussi : Migrants : le pape François appelle les Européens à "répartir équitablement les charges"
"La personnalité et le prestige du Patriarche oecuménique", qui siège à Istanbul, "ainsi que le poids de la présence du Pape vont envoyer un message retentissant de réveil de la communauté internationale" se prévaut le Saint-Synode.
Le combat de François
Trois mille migrants se trouvent actuellement à Lesbos, la plupart retenus dans le camp de Moria avant d'être renvoyés vers la Turquie, conformément à l'accord UE-Ankara du 18 mars, qui vise à faire retourner en Turquie toutes les personnes arrivées depuis le 20, qui n'ont pas demandé l'asile en Grèce ou y ont été déboutées.
Le pape François a à plusieurs reprises pris fait et cause en faveur des migrants et réfugiés ayant afflué en Europe depuis 2015. Le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, n'a "pas démenti qu'il y ait des contacts" en cours pour une telle visite du pape, qui avait fustigé le 27 mars "le refus" des migrants et réfugiés par "ceux qui pourraient leur offrir un accueil et de l'aide", dans une nouvelle critique acerbe des sociétés occidentales, et particulièrement européennes, qui leur ont fermé leurs frontières.
Quelques semaines après son élection, François s'était rendu à Lampedusa, en Italie, pour commérorer la mort de centaines de migrants.