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Imparable Donald Trump ?

Donald Trump s’est positionné sur des sujets parfois tabous pour les autres candidats, comme l’immigration, les musulmans ou encore la torture.[RHONA WISE / AFP]

Le candidat, pris à la légère en juillet dernier, est désormais installé au premier plan. Un statut qui risque de perdurer, même en cas de défaite.

«Un jour, ils comprendront, le jour où on va tout rafler, ils comprendront», assurait cette semaine Donald Trump. Celui en qui peu de monde croyait sérieusement au début de la campagne ­enchaîne les victoires dans la course à la primaire de son parti. Le candidat dont tout le monde se moquait et prédisait la défaite a ainsi remporté mardi trois nouveaux Etats (l’Illinois, la Caroline du Nord et la Floride), ne laissant que des miettes à ses adversaires (l’Ohio pour John Kasich). Si bien que l’investiture lui semble toute promise.

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Scrutin après scrutin, Donald Trump ravit les Etats, et dégoûte ses adversaires. Hier, Marco Rubio est devenu le neuvième candidat républicain à jeter l’éponge. Et l’heure est désormais aux calculettes. Avec 690 délégués, le magnat de l’immobilier est loin devant Ted Cruz (406). «Les possibilités qu’il ne soit pas en tête à la fin des primaires sont de moins en moins grandes», analyse Nicole Bacharan, auteur de Du sexe en Amérique (éd. ­Robert ­Laffont). Une position qu’il a su obtenir grâce à son discours iconoclaste et transgressif, qui a fait de lui le seul rempart à l’establishment politique.

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Il s’est également positionné sur des sujets parfois tabous pour les autres candidats, comme l’immigration, les musulmans ou encore la torture. Il a en outre compris que, en mal ou en bien, l’important était de faire parler de lui. ­Donald Trump remplit en effet chaque vide par une décla­ration tonitruante, un tweet assassin, voire une fausse ­information sur ses adversaires.

Un profil qui a fait de lui le candidat préféré des médias. Sa tête est ainsi, du matin au soir, sur les chaînes américaine d’information. Si bien que celui que l’on voyait exploser en route, est désormais pris plus qu’au sérieux. Mais s’il semble inévitable qu’il finisse en tête de la course à l’investiture, il pourrait ne pas atteindre les 1 237 délégués, majorité absolue nécessaire pour être investi directement.

Une empreinte sur le long terme

Qu’il soit déclaré candidat ou pas, la campagne de Donald Trump risque d’avoir des conséquences bien au-delà de 2016. En remettant sur le devant de la scène certains sujets tabous et en les abordant avec une franchise rarement vue, il a libéré la parole d’une Amérique ­habituellement laissée-pour-compte. «Ce sont des personnes qui n’ont pas ­totalement accepté les droits civiques, qui sont les victimes de la mondialisation et du creusement des inégalités, ­estime Nicole Bacharan. Leur colère monte […], et elle a désormais un porte-­parole.» Côté républicain comme démocrate, ces thèmes et cette population ­devront désormais être pris en compte. Quitte à diviser encore un peu plus un pays qui semble de plus en plus composée de deux catégories : les pro et les anti-Trump.

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