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Un enfant sur huit est né dans une zone de conflit en 2015

Plus de 16 millions d'enfants sont nés dans un pays en guerre en 2015 et 30 millions ont été déplacés en 2014.[DEM ALTAN / AFP]

Un rapport de l’Unicef fait état de plus de 16 millions de bébés nés dans une zone de conflit en 2015 et révèle les risques de fuite pour les femmes enceintes ou les enfants en bas âge.

16,6 millions de bébés ont vu le jour dans un pays en guerre cette année. Soit environ un bébé sur huit né en 2015 dans le monde. Telle est l’une des conclusions les plus alarmantes du rapport publié par l’Unicef, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance. L’organisation révèle également que 30 millions d’enfants ont été déplacés en 2014. Des chiffres dont l’ampleur s’explique en grande partie par la hausse du nombre de conflits mondiaux, qui ont pratiquement doublé en 10 ans : 24 en 2005 contre 46 aujourd’hui selon le baromètre du Heidelberg Institute.

L’Unicef explique que ces déplacements visant à fuir un pays en guerre sont particulièrement dangereux pour les enfants en bas âge et les femmes enceintes. Ces dernières courent le risque d’accoucher sans aide médicale et dans des conditions sanitaires déplorables. Quant à leurs enfants en bas âge, ils ont une probabilité élevée de mourir avant d’atteindre leur 5e anniversaire. Et, au-delà du risque physique, les conditions de stress et de peur peuvent provoquer chez ces enfants des troubles psychiques irréversibles, affectant leur développement affectif et cognitif.

«Pour ces femmes enceintes comme pour leurs enfants, le voyage depuis le pays en guerre jusqu’à l’Europe est extrêmement fatiguant et stressant, explique Chris Tidey, un représentant de l’Unicef de retour des Balkans. Le problème, c’est que de nombreuses femmes enceintes ne vont volontairement pas chercher de l’aide médicale car elles ont peur d’être coincées en Croatie ou en Serbie alors qu’elles cherchent à atteindre l’Europe occidentale. Les migrants mettent leur santé en danger car ils veulent avancer le plus vite possible.» Dans les cas les plus extrêmes, pareils comportements ont pu mener à la perte du bébé.

Chris Tidey s’est également insurgé contre le traitement des migrants, placés dans des camps à proximité de certaines frontières des pays des Balkans. «Avec le froid et l’éloignement des services sanitaires, des bébés ont développé des problèmes respiratoires. J’ai vu la lueur disparaître des yeux de ces enfants. Ces déplacements, cette attente, ce stress, ce n’est pas une vie pour eux.»

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