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Le Japon redoute une guerre entre les yakuzas

Les yakuzas sont facilement reconnaissables à leurs tatouages et parfois à leurs phalanges coupées, punition courante dans la mafia. [Frank Zeller / AFP]

La police japonaise est en alerte, alors que des dissidences au sein des yakuzas font craindre aux autorités une vague de règlements de compte.

 

Un schisme au sein des yakuzas a obligé la police japonaise à tenir une réunion d’urgence avec les officiers spéciaux des quarante-sept préfectures du pays. À l’issue de la réunion, la police a appelée à la "vigilance nationale", exhortant les forces de police à signaler tout "signe de conflit".

"Nous ne disposons pas d’informations précises à ce jour sur le fait que la situation va dégénérer, mais il s’est produit dans le passé des incidents impliquant de simples citoyens", a déclaré Takashi Kinoshita, chef du département du crime.

En 1984, une faction de yakuzas, les Ichiwa-kai, s’était séparée du groupe originel, les Yamaguchi-gumi. Pendant les cinq années qui suivirent, les deux clans s’étaient livrés une guerre où trente personnes perdirent la vie et cinq cents furent arrêtés.

 

Un centenaire sous tension

Cette année, le groupe le plus ancien et le plus important des yakuzas, les Yamaguchi-gumi, fête les cent ans de sa création. Il serait composé de près de vingt-trois mille membres, sur un total de soixante mille yakuzas. Cette famille représente 40% des crimes organisés dans le pays, selon les forces de police.

Mais à la fin du mois d’août, treize chefs ont été expulsés ou remerciés, après avoir critiqué les agissements des grands patrons. Onze de ces chefs ont depuis reformé des groupes, rassemblant en tout trois mille hommes.

Certains yakuzas, ayant perdu toute confiance en Kenichi Shinoda (vidéo ci-dessous), le " big boss" des Yamaguchi-gumi, s’en sont remis à Kunio Inoue, un des onze chefs à avoir reformé un clan, les Kobe-Yamaguchi-gumi. Même nom, mêmes emblèmes: ils sembleraient que les hostilités soient lancées entre les deux clans.

 

 

Au Japon, aucune loi n’interdit l’existence des clans yakuzas, certaines lois condamnent les activités illégales qui enrichissent la mafia (jeux, drogue, prostitution). Bien que la présence de la mafia sur le territoire maintienne le nombre de petits délinquants relativement bas, la police a décidé de se montrer plus ferme avec les clans depuis les fâcheux évènements de 1984. Ainsi, mercredi, la police est intervenue chez les dissidents Kobe-Yamaguchi-gumi, pour fraude et extorsion à la carte bleue sur personnes âgées.

 

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