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Ukraine : tensions près de Marioupol

Des insurgés armés pro-russes le 15 mai 2014 entre Donetsk et Mariopol .[Alexander Khudoteply / AFP]

Malgré une accalmie relative dans l'est rebelle de l'Ukraine, des affrontements se poursuivaient lundi, notamment près du port stratégique de Marioupol, retardant selon Kiev le retrait des armes lourdes de la ligne du front.

 

L'armée ukrainienne a fait état d'une nouvelle tentative d'assaut rebelle à minuit sur les positions ukrainiennes à Chyrokine, un village à une quinzaine de kilomètres de Marioupol situé au sud de la ligne du front, sur les bords de la mer d'Azov.

"Le combat a duré une demi-heure", a précisé un porte-parole militaire Anatoli Stelmakh. "L'adversaire renforce ses forces" dans cette zone, a-t-il encore ajouté sans donner d'autres précisions.

 

Deux soldats tués dans l'est de l'Ukraine

Deux soldats ont été tués en 24 heures et dix blessés dans l'est de l'Ukraine, a également indiqué Kiev qui a aussi affirmé que 20 chars et pièces d'artillerie russes et une cinquantaine de camions militaires, chargés notamment de munitions, avaient franchi la frontière ukrainienne à destination de Novoazovsk, base rebelle à une trentaine de kilomètres de Marioupol.

Kiev et les Occidentaux accusent la Russie de soutenir les séparatistes en leur fournissant armes et troupes, alors que Moscou nie farouchement toute implication dans ce conflit qui a fait plus de 5.700 morts en dix mois.

Après la prise par les séparatistes de la ville stratégique de Debaltseve la semaine dernière, en dépit d'un cessez-le-feu officiellement déclaré le 15 février, beaucoup craignent que Marioupol, dernière grande ville du bassin du Donbass sous le contrôle de Kiev, ne devienne la prochaine cible des rebelles.

Ceux-ci la convoitent depuis des mois pour notamment créer un pont terrestre avec la péninsule ukrainienne de Crimée annexée en mars dernier par la Russie dont les communications avec la presqu'île, limitées essentiellement à la voie maritime, sont considérablement perturbées notamment en hiver.

Le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, a déjà mis en garde dimanche contre une avancée des séparatistes sur Marioupol, qui constituerait une "violation claire des accords" de paix de Minsk, dans un entretien au journal allemand Bild.

 

Vers de nouvelles sanctions ?

Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a promis le début dès lundi de consultations en vue de nouvelles sanctions européennes contre Moscou. Le secrétaire d'Etat français chargé des Affaires européennes Harlem Désir a également admis la possibilité de nouvelle sanctions "si les accords de Minsk n'étaient pas respectés".

Outre Marioupol, des tirs rebelles ont visé deux villages près de Donetsk, fief séparatiste, selon le porte-parole Anatoli Stelmakh, qui a néanmoins constaté "une baisse considérable du nombre de tirs" sur l'ensemble de la ligne du front.

Les autorités pro-Kiev de la région voisine de Lougansk, dont une partie est sous contrôle rebelle, ont également fait état d'une reprise des tirs dans plusieurs localités en fin de matinée.

La poursuite des hostilités retarde, selon Kiev, le retrait des armes lourdes, dont le début avait pourtant été annoncé pour dimanche par les deux parties.

Lundi matin, l'armée ukrainienne a fini par annoncer son ajournement jusqu'à l'arrêt total des tirs de la part des prorusses.

"Puisque des tirs sur les positions ukrainiennes se poursuivent, on ne peut pas encore parler du retrait des armes", a déclaré Vladislav Seleznev, porte-parole de l'état-major de l'armée ukrainienne.

Selon les accords de paix de Minsk 2 signés le 12 février, le retrait, initialement prévu la semaine passée avant d'être reporté en raison de violents combats à Debaltseve, doit intervenir après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu.

 

Retrait des armes lourdes ?

Les belligérants doivent retirer "toutes les armes lourdes" afin d'établir une zone tampon d'une largeur de 50 à 140 kilomètres en fonction du type de ces armes.

L'armée "a déjà préparé le terrain nécessaire" pour y placer ses armes en cas de retrait, a assuré M. Seleznev.

Un responsable séparatiste cité par des médias russes a de son côté assuré que le cessez-le-feu était "pratiquement respecté" et que les rebelles avaient déjà commencé à retirer leurs armes. Aucune confirmation indépendante de ces propos n'a pu être obtenue dans l'immédiat.

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