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Terrorisme : quelle contre-attaque ?

La formidable unité nationale affichée par les Français dimanche laisse désormais le pays face à un défi sécuritaire sans précédent : celui de la menace terroriste islamique.[JOEL SAGET / AFP]

Après l’émotion, l’action. La formidable unité nationale affichée par les Français dimanche laisse désormais le pays face à un défi sécuritaire sans précédent : celui de la menace terroriste islamique qui, de Merah à Nemmouche, des frères Kouachi à Coulibaly, a montré sa dangerosité.

 

Alors qu’une commission d’enquête sur le sujet devrait être créée à l’Assemblée, Manuel Valls pourrait faire des propositions rapidement. Les pistes à explorer sont nombreuses.  

  

Renforcer les contrôles aux frontières des suspects

La loi anti-terrorisme de novembre a instauré une interdiction de sortie du territoire visant les personnes susceptibles de vouloir partir faire le jihad. Mais les chemins empruntés pour se rendre dans les zones de conflits sont nombreux, notamment via la Turquie.

De même pour les retours, la «formation» terroriste achevée. Parmi les ministres européens de l’Intérieur réunis dimanche à Paris, certains réclament une modification du traité de Schengen pour renforcer les  contrôles aux frontières dans l’espace européen, malgré la libre circulation des personnes instaurée.

L’Europe veut aussi se doter en urgence d’un système de collecte des données personnelles fournies par les voyageurs dans les avions, à l’image du PNR (Passenger name record) américain. Enfin, a été évoquée la possibilité d’une «liste européenne des combattants étrangers» à surveiller.

 

Accroître la surveillance des contenus jihadistes sur Internet

La Toile est un terrain privilégié pour le recrutement et la propagande jihadistes, en témoignent les hackings que viennent de subir des centaines de sites institutionnels français. La récente loi anti-terroriste a instauré la possibilité, pour les autorités, de réclamer à l’éditeur d’un site faisant l’apologie du terrorisme la suppression d’un contenu mais aussi le blocage du site par les fournisseurs d’accès à Internet.

Manuel Valls veut accentuer le combat contre la diffusion de messages de «haine», notamment sur les réseaux sociaux. Mais ces contenus à combattre sont aussi un moyen, pour les hommes du renseignement, de repérer les individus qui les consultent.

 

Améliorer le système des écoutes

Les terroristes sont passés entre les mailles du filet, posant, à nouveau, la question d’une faille des services de renseignement. Mais ces derniers, indiquent les spécialistes, ont aujourd’hui sur leurs radars des centaines, voire des milliers de membres présumés de la mouvance islamiste.

Et sont confrontés à un problème de moyens. La surveillance 24h sur 24 d’un individu nécessite une vingtaine d’hommes, la DGSI ne compte que quelques milliers d’agents pour cette mission. Et doit donc faire des choix dans son suivi. Manuel Valls a indiqué vouloir améliorer le système des écoutes administratives et judiciaires. Sans pour autant soutenir un éventuel «Patriot Act» à la française réclamé par certains.

 

Isoler les détenus islamistes radicaux au sein des prisons

Merah, Nemmouche, les frères Kouachi, Coulibaly… Tous sont passés par la prison, un élément qui montre l’impact que peuvent avoir certaines rencontres derrière les barreaux dans les processus de radicalisation. La maison d’arrêt de Fresnes (Val-de-Marne) expérimente donc depuis peu l’isolement des détenus radicaux dans une partie de l’établissement, un dispositif qui pourrait être généralisé, selon le Premier ministre. Nicolas Sarkozy, lui, évoquait aussi hier un placement en cellules individuelles.

 

Enseigner les valeurs de la République en classe

«Faire vivre les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité» le plus en amont possible. Alors que des professeurs ont exprimé leurs difficultés pour parler des attentats aux élèves, faisant face notamment à des réactions hostiles, la ministre de l’Education, Najat Vallaud-Belkacem, souhaite une «mobilisation de l’école pour les valeurs de la République».

Le but étant d’éviter à certains jeunes de tomber dans le piège du radicalisme religieux. Elle a reçu hier les syndicats d’enseignants, les fédérations de parents et les organisations étudiantes pour en discuter.

 

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