Le meurtre d'Hervé Gourdel, commis mercredi dans la région de Tizi-Ouzou, en Kabylie, pose à nouveau la question de la sécurité des voyageurs en Algérie. Le quai d'Orsay a émis des consignes très précises.
Trois risques sécuritaires majeurs menacent actuellement l'Algérie : la destabilisation de l'ensemble de la zone sahélienne, les contrecoups des troubles qui affectent la Libye, et la persistance d'un terrorisme intérieur, atténué depuis la décennie noire des années 90. Une zone de tension plus ponctuelle affecte le mont Chaambi, à la frontière algéro-tunisienne, où les forces de sécurité des deux pays agissent conjointement.
Le meurtre d'Hervé Gourdel, égorgé puis décapité mercredi par des terroristes rattachés au groupuscule "Jund al-Khalifa", relève d'un cran le niveau de menace qui pèse sur les ressortissants étrangers établis ou en déplacement en Algérie. Les Français sont particulièrement concernés. Dès lors, le Quai d'Orsay a édicté des recommandations précises :
- Les zones sahariennes et sahéliennes du sud du pays sont strictement déconseillées, ainsi que toute la région frontalière orientale qui longe la Tunisie et la Libye. Tout voyage terrestre pour gagner le Mali, le Niger ou la Mauritanie est "à proscrire absolument".
- Les déplacements sont également déconseillés, à un degré légèrement moindre, dans le reste du pays. Seule une "raison impérative" peut justifier des mouvements dans ces secteurs.
- Seuls les déplacements dans quatre villes - Alger, Tipasa, Oran, Tlemcen - peuvent être envisagés, mais toujours avec la plus grande prudence. Sur son site Internet, le Quai d'Orsay dresse la liste des hôtels où il est recommandé de descendre. A noter que Constantine, la troisième ville du pays, n'est pas considérée comme suffisament sécurisée pour y envisager un déplacement.
Carte des risques dressée par le ministère des Affaires étrangères :
(DR / Ministère des Affaires étrangères)
En cas de déplacement à l'étranger, en Algérie ou ailleurs, il demeure fortement conseillé aux voyageurs français de s'inscrire sur le site Ariane qui permet de se signaler au ministère des Affaires étrangères et d'améliorer la vitesse et la qualité de la réaction en cas de crise.