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Egypte: deux officiers tués par des bombes devant le palais présidentiel

Des passants au Caire juste après les explosions devant le palais présidentiel, le 30 juin 2014 [Mohamed El-Shahed / AFP] Des passants au Caire juste après les explosions devant le palais présidentiel, le 30 juin 2014 [Mohamed El-Shahed / AFP]

Deux officiers égyptiens ont été tués lundi dans des explosions près du palais présidentiel du Caire où des jihadistes avaient annoncé avoir posé des bombes, un an jour pour jour après les manifestations monstres contre le président Mohamed Morsi destitué ensuite par l'armée.

Depuis une semaine, les attentats se sont multipliés au Caire avec des séries d'explosions contre le métro de la mégalopole à l'heure de pointe et contre une centrale de télécommunications en construction, qui ont fait deux morts et cinq blessés.

Lundi, les forces de police ratissaient les alentours du palais afin de désamorcer les engins découverts. Deux officiers de police ont été tués dans l'opération et plusieurs personnes blessées, selon le ministère de l'Intérieur. Un photographe de l'AFP a vu l'un des engins exploser et arracher la main d'un secouriste.

Près d'une heure plus tard, un robot est parvenu à extraire une autre bombe qui a ensuite été désactivée par la police.

Fumée après les explosions devant le palais présidentiel au Caire, le 30 juin 2014 [Mohamed El-Shahed / AFP]
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Fumée après les explosions devant le palais présidentiel au Caire, le 30 juin 2014

Il y a un an, l'Egypte est entrée dans un engrenage de violences, le nouveau pouvoir, avec à sa tête Abdel Fattah al-Sissi, l'ex-chef de l'armée et tombeur de Morsi qui a été élu en mai président avec près de 97% des voix, réprimant toute opposition.

Et des violences sont à craindre jeudi, les partisans de M. Morsi, violemment réprimés, ayant appelé à manifester ce jour-là pour marquer le 1er anniversaire de la destitution du premier chef d'Etat élu démocratiquement d'Egypte et dénoncer de nouveau le "coup d'Etat militaire" du 3 juillet 2013.

En représailles à la répression qui a fait en un an plus de 1.400 morts, la moitié dans la dispersion de sit-in pro-Morsi au Caire en août, et abouti à l'arrestation de 16.000 personnes, des groupes jihadistes ont mené des attentats, la plupart dans la péninsule du Sinaï, qui ont tué plus de 500 policiers et soldats selon le gouvernement.

- Le groupe Ajnad Masr responsable -

L'un de ces groupes, Ajnad Masr, qui a revendiqué ces derniers mois plusieurs attentats au Caire, avait prévenu avoir placé des bombes près du palais présidentiel, dans le nord-est du Caire.

Dans un communiqué daté du 27 juin, le mouvement a assuré que les engins avaient été posés il y a près de deux semaines mais qu'il avait refusé de les faire exploser jusqu'alors pour éviter de tuer des civils.

Le nombre d'attentats avaient diminué un temps, la police et l'armée ayant assuré avoir démantelé plusieurs "cellules terroristes" en Egypte.

Un policier egyptien sur le lieu des explosions au Caire, le 30 juin 2014 [Mohamed El-Shahed / AFP]
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Un policier egyptien sur le lieu des explosions au Caire, le 30 juin 2014

Si la plupart des attentats sont revendiqués par des mouvements jihadistes sans lien connu avec les Frères musulmans, les autorités font porter à la confrérie interdite de M. Morsi la responsabilité des violences.

La justice a confirmé plus de 200 peines de mort, dont celle du Guide suprême des Frères musulmans et condamné à 7 à 10 ans de prison trois journalistes d'Al-Jazeera accusés de soutien à la confrérie déclarée "terroriste". La quasi-totalité des hauts dirigeants des Frères musulmans encourent la peine capitale dans de multiples procès.

Parallèlement à la sanglante répression visant les pro-Morsi, les autorités ont ouvert un nouveau front en s'en prenant désormais à l'opposition laïque et progressiste, dont les principales figures sont désormais derrière les barreaux ou devant des juges.

Ces militants appartiennent aux mouvements de la jeunesse qui avaient déclenché la révolte de 2011 qui chassa du pouvoir le président Hosni Moubarak, jugé dans plusieurs procès et détenu dans un hôpital militaire.

Ils comptaient pourtant le 30 juin 2013 parmi les millions d'Egyptiens qui avaient manifesté pour réclamer le départ du président islamiste Mohamed Morsi, accusé d'avoir voulu accaparer tous les pouvoirs au profit des Frères musulmans et d'islamiser à marche forcée la société.

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