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Netanyahu rend hommage à Abbas mais le somme de rompre avec le Hamas

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Jérusalem le 24 juin 2014  [Thomas Coex / AFP] Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Jérusalem le 24 juin 2014 [Thomas Coex / AFP]

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a salué mardi la condamnation par le président palestinien Mahmoud Abbas de l'enlèvement de trois jeunes Israéliens, tout en le sommant de nouveau de renoncer à la réconciliation avec le Hamas.

Le ministre israélien de la défense Moshé Yaalon a pour sa part indiqué mardi à la radio publique que "l'opération menée contre le Hamas était pour l'essentiel achevée", précisant que le nombre d'arrestations de Palestiniens avait diminué ces derniers jours.

L'armée israélienne a annoncé avoir arrêté et maintenu en détention 354 Palestiniens, dont 269 membres du Hamas depuis l'enlèvement le 12 juin des trois jeunes qui faisaient de l'auto-stop près de Goush Etzion, un bloc de colonies en Cisjordanie occupée, imputé par Israël au mouvement islamiste.

Les forces israéliennes se sont retirées mardi de la partie sous contrôle palestinien du centre de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, mais maintenaient leur bouclage de la ville et opéraient en nombre dans la localité voisine de Halhoul, ont affirmé à l'AFP des témoins et des sources de sécurité palestiniennes.

Le ministre israélien de la défense Moshé Yaalon à Tel Aviv le 14 juin 2014 [Jack Guez / AFP/Archives]
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Le ministre israélien de la défense Moshé Yaalon à Tel Aviv le 14 juin 2014

"J'ai apprécié ce que le président Abbas a dit il y a quelques jours en Arabie saoudite pour dénoncer l'enlèvement" a affirmé le Premier ministre israélien, saluant "des propos importants", lors d'une rencontre avec son homologue roumain Victor Ponta.

Cette déclaration positive contraste avec les critiques adressées depuis des mois par M. Netanyahu à M. Abbas, dont la position sur l'enlèvement lui vaut de nombreuses attaques de son opinion publique, à mesure que le bilan s'alourdit - quatre tués, dont un mineur et un handicapé mental, un blessé en état de mort clinique et une crise cardiaque.

Mahmoud Abbas a condamné l'enlèvement, qui n'a pas fait l'objet de revendication jugée crédible, accusant le 18 juin sans les identifier les ravisseurs de vouloir "détruire les Palestiniens", devant l'Organisation de la coopération islamique (OCI) à Jeddah. Il a également offert la coopération de ses services de sécurité pour retrouver les trois jeunes.

- 'Aucun signe de vie' -

M. Netanyahu l'a toutefois pressé de nouveau de rompre l'accord de réconciliation avec le Hamas, qui a abouti le 2 juin à la formation d'un gouvernement de consensus composé de personnalités indépendantes.

"Si le président Abbas pense réellement ce qu'il dit à propos des enlèvements, et si son engagement en faveur de la paix est sincère, de même que son combat contre le terrorisme, alors la logique et le bon sens voudraient qu'il annule l'alliance avec le Hamas", a-t-il ajouté.

Le chef du Hamas, Khaled Mechaal, a assuré que la direction politique du mouvement n'avait "aucune information" sur le rapt, mais a dit "soutenir tout acte de résistance contre l'occupation israélienne, qui doit payer pour sa tyrannie".

L'envoyé spécial du Quartette pour le Proche-Orient (ONU, Etats-Unis, Union européenne et Russie) Tony Blair s'est déclaré dans un communiqué "profondément troublé par les événements (...) y compris la mort de civils palestiniens, et les arrestations massives", tout en réitérant sa "condamnation absolue de l'enlèvement".

Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a lui aussi appelé Israël à "faire preuve de retenue pour éviter de nouvelles victimes" dans les opérations "lancées après l'enlèvement inacceptable de trois adolescents israéliens".

Rachel Frankel, la mère de l'un d'entre eux, Naftali Frankel, 16 ans, a affirmé mardi devant le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU à Genève n'avoir "aucun signe de vie" depuis le 12 juin, exhortant la communauté internationale à "en faire bien plus" pour leur libération.

Signe de tension croissante, une vingtaine de stèles dédiées à des dirigeants étrangers ont été brisées près de Jérusalem et des graffiti anti-musulmans et anti-arabes inscrits à proximité, avec les noms des trois jeunes.

L'enquête s'oriente vers "des Israéliens voulant exprimer une opinion sur les garçons kidnappés et les dirigeants mondiaux", a indiqué à l'AFP un porte-parole de la police israélienne.

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