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Nouvelle ère en Ukraine

Des habitants de Kiev viennent se recueillir place de l'Indépendance à la mémoire des manifestants tués dans les affrontements avec la police, le 23 février 2014 [Louisa Gouliamaki / AFP]

Avec le départ de Viktor Ianoukovitch, l’Ukraine va devoir se trouver de nouveaux dirigeants, qui auront à ressouder le pays et le sortir de la crise.

 

Des bouquets de fleurs, des photos de famille exposées, l’hymne national chanté à pleins poumons… Après les explosions et les fusillades, l’ambiance a bien changé hier sur le Maïdan (la place de l’Indépendance) de Kiev.

La capitale ukrainienne, qui a vu la mort de près de 80 personnes en quelques jours, semblait avoir retrouvé un semblant de paix. Mais si les récents événements ont fait drastiquement chuter la tension dans le pays, les inquiétudes demeurent quant à son avenir.

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L’après-Ianoukovitch à construire

Samedi, tout s’est accéléré. Après des semaines de heurts dans les rues, les députés ont voté une vacance du pouvoir, destituant de facto le président Ianoukovitch, en place depuis 2010. Une élection présidentielle anticipée a été programmée le 25 mai.

Reste à savoir qui se portera candidat. Les leaders de l’opposition ukrainienne, en première ligne depuis le début des manifestations en novembre dernier, sont bien évidemment pressentis. Vitali Klitschko, le champion de boxe, se présente comme le pourfendeur de la corruption.

Arseni Iatseniouk, qui a déjà été ministre et président du Parlement, fait parler son expérience. Mais les deux pourraient se faire coiffer sur le poteau par une revenante, l’ex-Premier ministre, Ioulia Timochenko.

Libérée samedi, après plus de deux ans d’incarcération, l’ancienne icône de la Révolution orange, en 2004, est toujours restée l’une des plus ferventes opposantes au régime de Ianoukovitch.

Aujourd’hui âgée de 53 ans et diminuée par des ennuis de santé, elle s’est immédiatement présentée, en fauteuil roulant, sur le Maïdan après sa libération, où elle a salué les «héros» de l’Ukraine. Un discours aux airs de campagne électorale.

«Elle a un charisme et une expérience gouvernementale incontestables, explique Anne de Tinguy, professeur à l’Inalco et au Ceri SciencesPo. Mais le bilan de ses années au pouvoir est contrasté

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Un pays encore divisé

Quelle que soit l’identité du prochain président, son défi sera grand. En premier lieu, il devra unir à nouveau le pays, divisé depuis des mois entre pro-russes et pro-européens.

Si ces derniers sortent «vainqueurs» du mouvement de contestation, la réconciliation se doit d’être au programme après des mois d’affrontements qui ont fini de diviser le territoire.

«Malgré les différences régionales, il existe une nation ukrainienne, estime Anne de Tinguy. Et ces événements pourraient souder encore davantage les Ukrainiens qui sont contre la corruption et l’arbitraire, quelle que soit leur région.»

Autre conséquence de la prise de pouvoir des pro-européens : la Russie a suspendu son plan d’aide de 15 milliards d’euros et l’Ukraine se retrouve à nouveau face à une crise économique sans précédent.

Mais le futur dirigeant devrait pouvoir compter sur les Oc cidentaux, au G20 à Sydney, en Australie. «Si les autorités ukrainiennes devaient demander le soutien du FMI […] nous sommes prêts», a affirmé Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire international. Une prise de position qui devrait aider à stabiliser le pays. 

 

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