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Irak: le Premier ministre Maliki en visite à Ramadi

Une patrouille des forces irakiennes à Ramadi, le 4 février 2014 [Azhar Shallal / AFP/Archives] Une patrouille des forces irakiennes à Ramadi, le 4 février 2014 [Azhar Shallal / AFP/Archives]

Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki s'est rendu samedi à Ramadi, une ville située à une centaine de kilomètres de Bagdad où les forces gouvernementales tentent depuis plusieurs semaines de reprendre le contrôle de quartiers tombés aux mains d'insurgés.

Dans le même temps, 22 policiers et soldats sont morts ces dernières 24 heures dans des attaques et heurts avec des insurgés à travers le pays, emporté depuis début 2013 dans une spirale de violences qui fait craindre un retour au conflit confessionnel de 2006-2007.

A Ramadi, M. Maliki, un chiite, a rencontré des chefs tribaux et des responsables de la province majoritairement sunnite d'Al-Anbar, a indiqué son porte-parole, Ali Moussawi.

"Nous sommes venus pour confirmer notre soutien à notre peuple et à nos tribus à Al-Anbar", a déclaré M. Maliki dans un discours, cité par M. Moussawi.

Le Premier ministre doit également faire le point de l'évolution des opérations militaires dans la ville, a ajouté un responsable s'exprimant sous couvert d'anonymat.

Des insurgés, notamment des jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), ont tiré profit du conflit en Syrie voisine et du mécontentement croissant de la minorité sunnite, qui s'estime discriminée par le gouvernement dominé par les chiites, pour étendre leur influence en Irak.

Début janvier, ces insurgés ont ainsi pris le contrôle de Fallouja et de plusieurs quartiers de Ramadi, à 60 et 100 km à l'ouest de Bagdad.

Depuis, l'armée et la police, appuyées par des tribus pro-gouvernementales, mènent des opérations pour tenter de reprendre Ramadi, chef-lieu de la province d'Al-Anbar, et des zones autour de Fallouja.

Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki à Bagdad, le 13 janvier 2014 [Ahmed Saad / Pool/AFP/Archives]
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Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki à Bagdad, le 13 janvier 2014

Une reprise en main rapide de la totalité de la zone semble néanmoins exclue, le vice-Premier ministre Hussein Chahristani ayant expliqué mercredi que la stratégie des forces de l'ordre était d'isoler Fallouja et d'attendre que les insurgés n'aient plus de munitions.

Les combats dans la province d'Al-Anbar ont poussé à l'exode plus de 370.000 personnes, le plus important déplacement en Irak depuis les violences confessionnelles il y a sept ans, selon l'ONU.

- Les forces de l'ordre ciblées -

Depuis vendredi, les attaques et heurts impliquant forces de sécurité et hommes armés se sont par ailleurs multipliés à travers le pays, faisant au total 22 morts dans le rang des soldats et policiers.

Samedi, des hommes armés ont tué un policier et un soldat dans des attaques séparées dans le secteur de Charqat, au nord de Bagdad.

Vendredi soir, cinq soldats ont péri dans des accrochages avec des insurgés à Jourf al-Sakhr, au sud de Bagdad, tandis que l'explosion d'une bombe tuait cinq policiers chargés de surveiller un gazoduc à Baiji, au nord de la capitale.

A Tikrit, une ville multiethnique dans le nord de l'Irak, des hommes armés ont tué un colonel de police qu'ils avaient réussi à faire sortir de chez lui, après que quatre policiers chargés de surveiller une autoroute ont été abattu non loin de là.

Des hommes armés ont également tué quatre soldats qui circulaient à bord d'un véhicule civil sur cette autoroute.

Un capitaine de police a également trouvé la mort alors qu'il tentait d'évacuer sa famille de Souleimane-Bek une localité à 150 km au nord de Bagdad tombée jeudi aux mains d'insurgés --dont des jihadistes d'Al-Qaïda et de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL)--, avant d'être reprise vendredi par les forces irakiennes.

Un responsable local, Taleb al-Bayati, a néanmoins indiqué que les forces irakiennes s'en étaient depuis retirées pour des raisons inconnues, et que des hommes armés contrôlaient désormais le quartier d'Al-Askari.

L'Irak connaît depuis début 2013 ses pires violences depuis les affrontements confessionnels de 2006-2007. Selon le gouvernement, plus de 1.000 personnes ont été tuées durant le seul mois de janvier.

Alors qu'experts et diplomates étrangers ont appelé à un dialogue politique en soulignant le rôle du mécontentement de la communauté sunnite dans la multiplication des violences, M. Maliki a décidé de privilégier une ligne dure, à deux mois des élections législatives.

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