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Sécurité renforcée à Volgograd après un nouvel attentat

Des pompiers russes et des forces de sécurité inspectent le trolleybus détruit par une explosion, à Volgograd, le 30 décembre 2013 Des pompiers russes et des forces de sécurité inspectent le trolleybus détruit par une explosion, à Volgograd, le 30 décembre 2013 [ / AFP]

Au moins 14 personnes ont été tuées lors d'un attentat suicide lundi dans un trolleybus de Volgograd, dans le sud-ouest de la Russie, frappée pour la deuxième fois en 24 heures à un peu plus d'un mois des JO de Sotchi.

Le président Vladimir Poutine, qui a fait de ces jeux d'hiver (7 au 23 février) une priorité nationale, a ordonné aux forces anti-terroristes de renforcer la sécurité sur l'ensemble du territoire après cette nouvelle explosion.

Dimanche, un attentat avait déjà causé la mort de 17 personnes dans la gare centrale de cette ville à un millier de kilomètres au sud de Moscou, très fréquentée à l'approche du Nouvel An.

L'explosion de lundi, survenue peu avant 08H30 (04H30 GMT), a désintégré l'arrière d'un trolleybus, qui se trouvait à un arrêt proche du centre ville de l'ex-Stalingrad.

Selon le ministère de la Santé, au moins quatorze personnes ont trouvé la mort et 28 ont été blessées, dont trois enfants.

Les premiers éléments de l'enquête "pour terrorisme" indiquent que "l'engin explosif a été déclenché par un kamikaze de sexe masculin", a annoncé le comité d'enquête russe.

Carte de localisation de l'explosion dans un trolleybus lundi à Volgograd  [ / AFP]
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Carte de localisation de l'explosion dans un trolleybus lundi à Volgograd
 

Les explosifs utilisés présentent des points communs à ceux utilisés dimanche, ce qui "confirme la version d'un lien entre les deux attentats", qui "ont pu être préparés au même endroit", a ajouté cet organisme chargé des principales investigations en Russie.

Les enquêteurs ont souligné la puissance de la déflagration, les explosifs utilisés correspondant à quatre kilogrammes de TNT, et estimé que le lieu et l'heure de l'attentat n'avaient "pas été choisis au hasard".

Ligne de trolleybus très fréquentée

La ligne 15A de trolleybus est très fréquentées à cette heure de pointe, notamment par des étudiants.

"Je n'ai pas compris tout de suite qu'il s'agissait d'un trolleybus tellement il était détruit", a raconté une femme interrogée sur place par la télévision publique russe.

Le corps d'un homme gît parmi les décombres d'un trolleybus de Volgograd, détruit par une explosion qui a causé la mort d'au moins dix personnes, le 30 décembre 2013 [ / AFP]
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Le corps d'un homme gît parmi les décombres d'un trolleybus de Volgograd, détruit par une explosion qui a causé la mort d'au moins dix personnes, le 30 décembre 2013
 

Le président français, François Hollande, a appelé Vladimir Poutine pour lui faire part de sa "solidarité", tandis que la chancelière allemande Angela Merkel a fait part de sa "révulsion".

A proximité des républiques très instables du Nord Caucase à majorité musulmane, Volgograd reste pour de nombreux Russes un symbole très fort de la bataille meurtrière qui a permis la victoire soviétique sur l'Allemagne nazie.

Vladimir Poutine a fait renforcer les mesures de sécurité dans toute la Russie, a annoncé le comité antiterroriste russe, qui a également demandé aux habitants de la ville de sortir munis de leurs papiers d'identité.

Arrivé sur place, le directeur du FSB (services secrets), Alexandre Bortnikov, a demandé aux habitants de se montrer compréhensif face à des "mesures nécessaires".

Le ministère de l'Intérieur a précisé avoir renforcé ses contrôles routiers et dépêché des équipes cynophiles dans les lieux publics, à une période de forte affluence dans les commerces et lieux touristiques à l'approche du Nouvel An.

Les autorités de Saint-Pétersbourg (nord-ouest) ont décidé d'annuler les feux d'artifice prévus dans la nuit de mardi à mercredi.

Un policier russe inspecte une valise posée sur la place Rouge, le 30 décembre 2013 à Moscou [Dmitry Serebryakov / AFP]
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Un policier russe inspecte une valise posée sur la place Rouge, le 30 décembre 2013 à Moscou
 

Dés dimanche, les mesures de sécurité avaient été renforcées dans toutes les principales gares et principaux aéroports de Russie après l'explosion dans la gare centrale de Volgograd, l'une des les plus fréquentées du sud de la Russie.

Le bilan de cet attentat, attribué également à un kamikaze, est passé dans la nuit de dimanche à lundi à 17 morts, soit le plus meurtrier en Russie depuis l'explosion d'une bombe par un kamikaze en janvier 2011 à l'aéroport de Moscou Domodedovo (37 morts).

Rébellion islamiste

Les médias russes ont évoqué dimanche l'hypothèse de l'acte d'une "veuve noire", surnom donné aux veuves de rebelles qui visent ensuite des civils russes pour venger leurs proches tués par les forces russes.

L'agence Ria-Novosti a cependant indiqué que l'enquête s'orientait vers un homme lié aux combattants du Daguestan, république du Caucase, théâtre d'explosions quasi quotidiennes.

 
 

"Cette série d'explosions vise à créer une atmosphère de terreur avant les Jeux olympiques", a estimé l'analyste russe indépendant Pavel Felgenhauer.

Le chef de la rébellion islamiste, Dokou Oumarov, avait appelé en juillet dans une vidéo à des attaques pour empêcher "par tous les moyens" le déroulement des JO.

Vladimir Poutine compte faire de ces JO une vitrine de la Russie, investissant d'énormes moyens dans des travaux tous azimuts à Sotchi, ville auparavant quasi vierge d'infrastructures sportives.

Depuis 1999, la Russie a été frappée par une série de sanglants attentats, plusieurs d'entre eux commis par des femmes kamikazes, armes privilégiées de la rébellion islamiste, comme en 2010 dans le métro de Moscou.

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