Silvio Berlusconi, qui sera probablement expulsé du Parlement mercredi, restera "très puissant", suffisamment pour rendre difficile la vie du gouvernement d'union gauche-droite d'Enrico Letta, indique à l'AFP le politologue James Waltson, professeur à l'Université américaine de Rome.
Q: Est-ce que l'expulsion de M. Berlusconi du Sénat mettra un terme à sa carrière politique ?
R: Berlusconi est encore et restera très puissant, même si son pouvoir est sur le déclin. Il a encore d'énormes ressources, il possède toujours ses médias (trois chaînes de télévision, des journaux, ndlr), il a beaucoup de partisans indéfectibles en dehors et au sein du Parlement. Il a obtenu 10 millions de voix il y a six mois (lors des récentes législatives).
Q: Quelles conséquences aura sa sortie du Parlement sur la tenue du gouvernement d'Enrico Letta, soutenu par la gauche et par une cinquantaine de parlementaires ex-berlusconiens depuis la scission de son parti il y a quinze jours ?
R: A court terme, elle va renforcer le gouvernement Letta mais à moyen terme, cela va probablement l'affaiblir. (Son expulsion) va priver le centre droit de quelqu'un qui faisait la jonction (entre les différents courants). Pendant 20 ans, Berlusconi a bien pris garde d'empêcher l'ascension de tout rival potentiel, ce qui a rendu très fort le centre droit. Mais celui-ci est très faible sans lui. Mais d'une certaine manière, la présence de Berlusconi aidait aussi à maintenir l'unité du centre gauche qui est aujourd'hui profondément divisé. Le gouvernement doit affronter des problèmes sur tous ses flancs.
Q: Qu'est-ce que Silvio Berlusconi risque sur le plan judiciaire une fois privé de son immunité parlementaire ?
Propos recueillis par Dario THUBURN et Sonia LOGRE