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Nucléaire iranien : les enjeux des négociations à Genève

Les négociations se sont ouvertes le jeudi 21 novembre à Genève. [FABRICE COFFRINI / AFP]

Les grandes puissances et l'Iran entament ce jeudi 21 novembre à Genève les négociations sur un projet d'accord intérimaire sur le nucléaire iranien. Le point sur les enjeuxe cette rencontre clé.

 

Onze ans après la découverte du programme nucléaire iranien,  les grandes puissances  et Téhéran vont tenter une nouvelle fois d'aboutir à Genève à un compromis pour la troisième fois depuis octobre.

Les négociations entre la délégation iranienne, emmenée par le chef de la diplomatie Mohammad Javad Zarif et la diplomate en chef de l'UE Catherine Ashton, portent sur le texte agréé le 9 novembre par les grandes puissances lors des précédentes négociations.

 

CE QUE PRÉVOIT LE TEXTE DU 9 NOVEMBRE

Ce projet d'"accord intérimaire" de six mois émanant du P5 +1 (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne), prévoit une limitation du programme nucléaire iranien en échange d'un allègement des sanctions imposées au pays. Si les détails du texte ne sont pas connus, les principaux enjeux sont assez clairs.

 

>>> Suspension de l'enrichissement en uranium

Pour les Occidentaux, l'accord ne peut être conclu que si l'Iran suspend l'enrichissement de son uranium à 20%. L'uranium enrichi à 20% correspond en effet au seuil critique avant d'arriver à un taux d'enrichissement à 90%, strict minimum pour la production d'une bombe nucléaire.

 

>>> Réduction du stock d'uranium enrichi à 20%

Selon un rapport de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique) daté du 14 novembre, l'Iran posséderait 196 kilos d'uranium enrichi à 20%. L'agence onusienne a également constaté que depuis l'arrivée à la présidence d'Hassan Rohani, l'Iran a fait une pause dans l'expansion de sa production. Pour les P5+1, la réduction du stock existant est une exigence.

 

>>> Arrêt de la construction du réacteur à eau lourde d'Arak

Les grandes puissances réclament l'arrêt de la construction du réacteur à eau lourde d'Arak. Une installation qui permet la production de plutonium à des fins militaires, deuxième filière pour fabriquer une bombe nucléaire.

 

>>> Contrôle international sur les installations nucléaires

Lors de sa visite d'Etat en Israël, le président François Hollande a insisté sur une dernière exigence : que les installations nucléaires iraniennes existantes soient mises sous contrôle international.

 

 

 

LES REVENDICATION DE TÉHÉRAN

L'Iran a également posé ses conditions. Mercredi, le guide suprême iranien Ali Khamenei a martelé que son pays ne reculerait pas sur ses "droits nucléaires". "J'insiste sur la consolidation des droits nucléaires de l'Iran", a souligné l'ayatollah.

Le négociateur iranien Abbas Araghchi a également mis au clair leurs exigences  : "Aucun accord qui ne comprendra pas l'enrichissement d'uranium du début à la fin ne sera accepté". "Le principe de l'enrichissement n'est pas négociable", a-t-il insisté.

En revanche, l'Iran se dit ouvert aux discussions sur "le volume, le niveau et l'endroit".

Téhéran a toujours nié vouloir se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme civil de développement de l'énergie nucléaire.

 

 

LA QUESTION DES SANCTIONS

Depuis de nombreuses années, les puissances occidentales imposent un arsenal de sanctions à l'encontre de l'Iran, visant notamment les secteurs du pétrole et des finances via un embargo bancaire.

Le blocus a des conséquences graves sur l'économie iranienne et des répercussions pour le peuple iranien : la monnaie s'est effondrée, les exportations pétrolières sont en chute libre, l'inflation atteint des sommets, le chômage est en hauss

Le texte du 9 novembre prévoit un allègement des sanctions en échange de la limitation du programme nucléaire. Selon des sources proches des négociations, cet allègement concernerait essentiellement le dégel des avoirs financiers iraniens détenus dans des banques étrangères.

Les négociateurs doivent donc tenter de trouver une solution commune ménageant "leurs lignes rouges" respectives. 

 

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