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Iran: Téhéran voit "une vraie possibilité" d'accord sur le nucléaire

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, lors d'une conférence de presse, le 19 novembre 2013 à Rome [Andreas Solaro / AFP] Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, lors d'une conférence de presse, le 19 novembre 2013 à Rome [Andreas Solaro / AFP]

Le ministre iranien des Affaires étrangères s'est montré confiant, mardi à Rome, sur la conclusion d'un accord à Genève concernant le nucléaire, tout en s'en prenant à Israël accusé de vouloir "torpiller" ces discussions et d'être derrière l'attentat meurtrier de Beyrouth.

"Je vais à Genève bien décidé à en repartir avec un accord. Je vois une vraie possibilité d'y parvenir", a déclaré à la presse Mohammad Javad Zarif, à l'issue d'un entretien avec son homologue italienne Emma Bonino.

Et mardi soir on apprenait que le Premier ministre britannique David Cameron avait appelé le président iranien Hassan Rohani, une démarche inédite en plus d'une décennie. Le dernier coup de fil comparable remontait en effet à 2002, entre Tony Blair et Mohammad Khatami.

Les deux dirigeants "ont convenu que des progrès significatifs avaient été réalisés dans les récentes négociations de Genève et qu'il était important de saisir l'opportunité que représente la prochaine série de discussions qui commence mercredi" a souligné Downing Street.

David Cameron a "souligné la nécessité pour l'Iran de répondre à l'ensemble des préoccupations de la communauté internationale sur son programme nucléaire, notamment le besoin d'une plus grande transparence".

A partir de mercredi à Genève, M. Zarif représentera l'Iran pour de nouvelles discussions avec les pays du 5+1 (Chine, Etats-Unis, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne) pour tenter de finaliser un premier accord sur le programme nucléaire iranien. Les intenses négociations il y a dix jours n'avaient pas abouti à un accord.

"Je suis disposé à accepter des progrès sérieux à la place d'un accord, mais je pense qu'avec la volonté politique, nous pouvons même parvenir à un accord", a-t-il ajouté, plaidant pour "le respect mutuel" dans les discussions.

M. Zarif s'était adressé aux internautes étrangers dans la journée dans une vidéo en anglais diffusée sur YouTube, une première pour ce ministre.

L'absence d'accord au cours de la dernière réunion "ne veut pas dire que nous sommes dans une impasse. Il y a une voie, un chemin constructif", y affirme M. Zarif dans un monologue filmé par deux caméras et accompagné d'une musique douce.

"Un signal d'alarme"

La ministre italienne des Affaires étrangères Emma Bonino (d) et son homologue iranien Mohammad Javad Zarif donnent une conférence de presse à Rome, le 19 novembre 2013 [Andreas Solaro / AFP]
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La ministre italienne des Affaires étrangères Emma Bonino (d) et son homologue iranien Mohammad Javad Zarif donnent une conférence de presse à Rome, le 19 novembre 2013

"Le choix n'est pas entre la soumission et la confrontation. Le peuple iranien est déterminé à explorer cette voie. Rejoignez-nous pour mettre fin à cette crise inutile, et pour ouvrir de nouveaux horizons", a-t-il ajouté M. Zarif. Il est un habitué des réseaux sociaux comme Facebook et Twitter qui sont pourtant, avec YouTube, interdits en Iran.

Le chef de la diplomatie y a repris les arguments développés par Téhéran pour défendre son programme nucléaire civil, soupçonné par les Occidentaux et Israël de cacher un volet militaire, farouchement démenti par les Iraniens. Ceux-ci condamnent en revanche les sanctions internationales frappant son économie.

"Les droits (nucléaires de l'Iran) ne sont pas donnés, et s'ils ne sont pas donnés, ils ne peuvent pas être repris", a dit le ministre affirmant à nouveau que le droit à l'enrichissement d'uranium est contenu dans le Traité de non prolifération nucléaire (TNP) dont l'Iran est signataire.

A Rome, le ministre iranien s'en est pris une nouvelle fois à Israël accusé de vouloir "torpiller" les négociations.

Commentant le double attentat suicide mardi contre l'ambassade d'Iran à Beyrouth, qui a fait 23 morts, le ministre a dit que cette "tragédie devrait être un signal d'alarme pour nous tous".

"Nous avons toutes les raisons de nous en inquiéter. L'extrémisme ne peut être contenu dans un seul pays", a-t-il poursuivi, ajoutant : "c'est un problème très grave. Lorsque l'on voit la tension éclater en Syrie, il n'est guère possible de l'arrêter à la frontière syrienne ou même au Moyen-Orient".

Le double attentat de Beyrouth a fait au moins 23 morts et 146 blessés, selon le ministre libanais de la Santé, Ali Hassan Khalil. Il s'est produit à Bir-Hassan, un quartier d'habitation du sud de Beyrouth en majorité chiite et bastion du Hezbollah.

C'était le troisième attentat ayant visé une place forte de ce puissant parti chiite libanais armé combattant en Syrie auprès des troupes de Bachar al-Assad, et dont le principal parrain est Téhéran.

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