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Philippines: sur les ruines de la première ville frappée par le typhon

Des habitants de Guiuan en regardent d'autres occupés à piller un entrepôt, après le passage du typhon Haiyan, le 11 novembre 2013 [Ted Aljibe / Pool/AFP] Des habitants de Guiuan en regardent d'autres occupés à piller un entrepôt, après le passage du typhon Haiyan, le 11 novembre 2013 [Ted Aljibe / Pool/AFP]

Le port de pêche de Guiuan, où le typhon Haiyan a touché terre, dans le centre des Philippines, n'est plus désormais qu'un amas de ruines où des survivants traumatisés semblent prêts à tuer pour trouver à manger.

Guiuan, première ville des Philippines dans laquelle avait débarqué l'explorateur portugais Ferdinand Magellan en 1521, sur l'île de Samar, était connue pour ses plages et sa riche histoire coloniale.

Elle restera aussi dans l'histoire comme la première à avoir subi de plein fouet vendredi l'un des plus puissants typhons à avoir jamais touché terre, laissant la population privée de tout, eau, nourriture, électricité.

Pendant plus de deux jours, le sort des 47.000 habitants de la ville coupée du monde était inconnu de tous. Mais lundi, des hélicoptères transportant soldats et journalistes sont enfin arrivés, permettant de découvrir l'étendue du cataclysme qui l'a frappée, les maisons rasées, les arbres arrachés et les survivants traumatisés.

"C'est terrifiant ici. Il y a des voleurs armés qui rodent. S'ils savent que vous avez stocké de la nourriture, ils vont entrer de force dans votre maison et vous voler, sous la menace d'une arme", raconte un habitant terrorisé à un journaliste de l'AFP.

Infographie montrant la densité de la population dans les districts traversés par le typhon Haiyan aux Philippines  [ / AFP]
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Infographie montrant la densité de la population dans les districts traversés par le typhon Haiyan aux Philippines

D'autres résidents confirment l'existence de ces hommes armés de pistolets à la recherche non pas d'argent, mais de riz, devenu une denrée de luxe dans une ville dévastée.

Arbres, poteaux électriques, maisons, stade, système d'approvisionnement en eau, télécommunications, rien ou presque n'a résisté au typhon et à ses vents dépassant les 300 km/heure. Pas même l'église du XVIIIe siècle qui a perdu son toit.

"Nous sommes si peu, ils sont si nombreux"

Dans un entrepôt, un des rares bâtiments encore debout, la foule pille tout ce qu'elle peut trouver: nourriture bien sûr, mais aussi vêtements, jouets, et autres babioles.

"Nous ne pouvons rien faire ici", se désole un policier. "Nous sommes si peu, et ils sont si nombreux".

Seuls quelques-uns de ses 35 collègues viennent encore travailler, poursuit-il. Les policiers aussi font partie des victimes, certains aident leur famille, d'autres sont portés disparus.

Sur l'île de Leyte, qui a reçu une grande partie de l'attention du gouvernement et de l'aide ces derniers jours, les autorités craignent la mort de plus de 10.000 personnes. Mais à Samar, le bilan officiel, bien que probablement sous-évalué, est pour l'instant beaucoup moins lourd, le gouverneur de l'île ayant confirmé 433 morts.

Un hélicoptère transportant de l'aide d'urgence s'apprête à se poser près de la ville de Guiuan, ravagée par le typhon Haiyan, le 11 novembre 2013 [Ted Aljibe / AFP]
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Un hélicoptère transportant de l'aide d'urgence s'apprête à se poser près de la ville de Guiuan, ravagée par le typhon Haiyan, le 11 novembre 2013

Et à Guiuan, les habitants estiment, eux aussi, que les morts seront relativement peu nombreux. "Moins d'une centaine", assure un homme aux vêtements en lambeaux.

La ville a surtout été victime du vent, et pas des vagues géantes qui ressemblaient plus à un tsunami qu'à une tempête, qui ont ravagé Leyte. Mais il faudra du temps pour avoir une idée du véritable bilan humain, si c'est un jour possible.

"Il y avait quelques corps ici. Et quelques autres là-bas", explique un homme en montrant des débris ajoutant "il y avait peut-être une cinquantaine de morts, mais nous les avons déjà enterrés".

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